Bolsonaro : roi de la politique écocidaire et anti-indigène


Alors qu’une mobilisation indigène sans précédent est en cours au Brésil pour appeler le monde entier à se mobiliser face aux ravages causées par l’administration Bolsonaro en Amazonie et dans tous les autres biomes du pays, Planète Amazone, membre de la Coalition Solidarité Brésil, continue sans relâche à exposer les crimes environnementaux et humains subis par les Gardiens de la forêt. En 2019, à l’occasion des 100 premiers jours de Jair Bolsonaro au pouvoir, nous avons été à l’origine d’une tribune de l’Alliance des Gardiens de Mère Nature parue dans le Monde et largement relayée. En 2021, face à l’inaction de l’Europe (malheureusement persistante), nous avons lancé une pétition sur change.org, soutenue par près d’une centaine d’organisations, pour appeler nos dirigeants à des mesures immédiates. Malgré tout, les projets de loi destructeurs du gouvernement brésilien, portant non seulement atteinte à l’environnement mais également à la santé des peuples indigènes et à la démarcation et à la protection de leurs terres ancestrales, continuent à proliférer. À l’approche des présidentielles brésiliennes qui doivent se tenir en octobre 2022, il est plus que jamais primordial de porter la voix des peuples indigènes au Brésil et de défendre leurs droits fondamentaux.

Depuis son accession au pouvoir en 2018, le président brésilien d’extrême droite, Jair Bolsonaro, applique une politique libérale qui nuit à l’environnement et bafoue les droits fondamentaux des peuples indigènes. En effet, le président s’est toujours montré favorable au développement des terres indigènes et ne cache pas sa volonté d’empêcher leur reconnaissance et leur protection. Sa politique « anti-environnementale » et « anti-indigène » suscite une mobilisation citoyenne sans précédent. Ici, nous revenons sur les attaques environnementales et sociales les plus récentes de l’administration de Bolsonaro.


Jair Bolsonaro lors de la cérémonie de remise de la médaille indigéniste au Ministère de la justice le 18 mars 2022.                                                                  © Photo : Crédit : Clauber Cleber Caetano | Presidência da República | Divulgação | CC BY-NC 2.0 

Retour sur les actions les plus récentes de l'administration Bolsonaro

Depuis son arrivée au pouvoir, Bolsonaro ne cesse de porter atteinte à l’environnement et aux droits fondamentaux des peuples indigènes. Il affiche notamment sa volonté d’assouplir les restrictions sur le développement des terres indigènes de l’Amazonie et de tous les autres biomes du territoire, jusqu’ici protégés par la constitution brésilienne de 1988. Ses projets visent inlassablement à transformer les derniers paradis naturels en zones productives ou en mines géantes à ciel ouvert.

En conséquence, les peuples indigènes de toutes les régions du Brésil dénoncent les atteintes du gouvernement Bolsonaro sur leurs droits fondamentaux, plusieurs plaintes ayant même été déposées contre le président à la Cour Pénale Internationale. « Depuis les premiers jours de ce gouvernement, nous crions et dénonçons la persécution contre les peuples autochtones. En plus de la déforestation et de l’invasion de nos territoires, nous sommes confrontés à de nombreuses menaces dues à la non-délimitation de nos terres. Quand ce ne sont pas les persécutions contre nos dirigeants, qui s’opposent à la mauvaise gestion de Jair Bolsonaro, c’est le Congrès qui tente avec l’encre de la plume de nous massacrer », s’indigne Sonia Guajajara, coordinatrice générale de l’APIB.

 

Un agenda politique anti-indigène et anti-environnementale

 

Depuis le début de son mandat, Bolsonaro ne cache pas sa volonté d’empêcher la reconnaissance des terres indigènes au Brésil. Peu de temps après son élection, Bolsonaro déclare notamment la guerre à la Funai, organisme chargé de « protéger et promouvoir les droits » des peuples indigènes au Brésil, et tente de transférer sa prérogative de délimitation des terres indigènes au ministère de l’agriculture. Il supprime le financement de l’organisme et gèle l’ensemble des demandes d’homologation de nouvelles terres en cours, laissant en suspens près de 248 procédures.

Les peuples indigènes brésiliens s’opposent particulièrement à l’adoption de plusieurs projets qui composent ce que les opposants appellent le « paquet de la mort ». L’un de ces projets de loi, (PL 490/2007) prévoit d’ailleurs de limiter la démarcation des territoires indigènes, ce qui est en violation directe avec l’article 231 de la Constitution, qui stipule que les peuples autochtones ont le droit d’occuper leurs terres traditionnelles et que les autorités fédérales doivent les délimiter et les protéger.

Le président brésilien s’est également toujours montré favorable à l’ouverture des terres indigènes à l’exploitation minière et agricole, à l’instar de la loi PL 191/2020, qui pourrait à terme, autoriser l’exploration et l’exploitation minière et pétrolière, la production d’énergie hydroélectrique, et l’agriculture intensive, sur les terres indigènes jusqu’ici protégées par la Constitution de 1988.

Selon un rapport publié récemment par Amazon Watch, de nombreuses compagnies minières semblent déjà miser sur l’approbation prochaine de cette loi, qui autoriserait l’accès à des terres où toute activité de ce type est pourtant interdite par la législation brésilienne. Les auteurs du rapport ont identifié jusqu’au mois de novembre 2021, 225 demandes de permis de prospection et exploration minière auprès de l’Agence Nationale des Mines (ANM), pour des zones débordant sur 34 territoires autochtones et sur une surface totale équivalente à trois fois la ville de Londres. 

Comme le rapportait Planète Amazone le 18 mars dernier, le Cacique Raoni lui même n’est plus à l’abri sous l’ère Bolsonaro puisque deux terres indigènes emblématiques de son peuple Kayapo (Capoto Jarina et Menkragnoti) font également l’objet de demandes d’exploration minière de la part d’une filiale du groupe Votorantim

« L’ouverture des terres indigènes [à l’exploitation minière] nuira à la population indigène et à l’environnement. Cela détruira notre forêt, les animaux, les poissons et contaminera notre sol et nos eaux sacrés” s’indigne le Président de la Fédération indigène de Pataxó et Tupinambá, qui a ajouté que l’exploitation minière sur les terres autochtones ne profiterait qu’aux grandes entreprises nationales et internationales, tout en générant des conflits, de la violence et de la prostitution parmi les communautés autochtones.

 

Bolsonaro déterminé à faire passer ses lois destructrices

 

À l’approche des élections présidentielles prévues en octobre 2022, le gouvernement de Bolsonaro semble être plus que jamais déterminé à faire passer ses projets de loi destructeurs. Bolsonaro a même décrété un régime d’urgence pour accélérer l’adoption de la loi PL 191/2020, justifiée par la nécessité de pallier d’éventuels pénuries de minerais, en raison du conflit russo-ukrainien.  

En février 2022, le président brésilien a signé un décret visant à favoriser l’orpaillage en Amazonie, à travers la mise en place de politiques publiques visant à encourager le développement des activités minières artisanales. Né d’un père orpailleur, Bolsonaro soutient cette pratique et la considère même comme une manière de sortir de la pauvreté. Une décision très inquiétante quand on connaît les effets néfastes (contamination durable des écosystèmes, troubles du neurologique dès la naissance, développement de cancer) du mercure utilisé dans le processus de purification de l’or. Cette loi est donc une atteinte à la santé et à l’approvisionnement en eau fraîche et en nourriture des peuples indigènes.

Le projet de loi PL 6 299/2002, visant à assouplir les réglementations relatives à l’utilisation de pesticides en Amazonie brésilienne, a déjà été approuvé par la Chambre basse du Congrès brésilien et sera bientôt soumis pour approbation par le Sénat. Cette loi suscite de nombreuses inquiétudes vis-à-vis de la destruction de l’environnement et la santé des citoyens, en particulier  les peuples indigènes, dont les territoires seraient très affectés. En 2019, le président brésilien avait déjà autorisé l’homologation de 152 pesticides auparavant interdits. Un millier de produits agricoles nocifs seraient actuellement en circulation dans le pays.  

Enfin les peuples  indigènes sont aussi mobilisées contre le concept juridique de marqueur temporel, dont le jugement devrait reprendre le 23 juin 2022 et qui, s’il est approuvé, empêchera la reconnaissance des terres indigènes non-démarquées à la date du 5 juin 1988, date de promulgation de la constitution fédérale.

Cela aura pour conséquence d’annuler la délimitation de toutes les terres indigènes démarquées depuis 33 ans, soit des millions d’hectares qui retomberaient dans les griffes des multinationales et réduisant à néant les années de coopération internationale pour la démarcation des terres. 

 

Soulèvements contre la politique de Bolsonaro au Brésil

 

Depuis le début de son mandat, les peuples indigènes de toutes les régions du Brésil dénoncent la politique génocidaire et écocidaire de l’administration Bolsonaro. Les actions du gouvernement brésilien ont d’ailleurs déclenché une protestation majeure sous le slogan « Ato pela Terra », ou « Agir pour la Terre », à Brasilia le 9 mars dernier. Répondant à l’appel du célèbre chanteur Caetano Veloso, près de 15 000 manifestants, dont des célébrités, des militants et 150 autochtones de 8 groupes ethniques, ont protesté contre ces projets de loi, dits « destructeurs » de l’administration Bolsonaro. Il s’agit de la plus grande manifestation environnementale jamais organisée dans la capitale brésilienne. Pour Caetano Veloso « le Brésil vit son moment le plus grave en ce qui concerne l’environnement, [depuis la fin de la dictature militaire en 1985]».

Plus récemment, Jair Bolsonaro s’est vu remettre la médaille “du mérite indigéniste” mercredi 16 mars dernier, pour ses “services” rendus à “la défense des droits des communautés indigènes”. Alors que le Président a été accusé à de nombreuses reprises de génocide et d’écocide, cette décoration a suscité de vives critiques de la part des populations indigènes et des associations de défense des droits de ces peuples. 

Depuis le 4 avril, des milliers de représentants de peuples indigènes brésiliens participent à la 18ème édition du Campement Terre Libre (ATL 2022), qui se déroule jusqu’au 10 avril 2022 à Brasilia. Organisé par l’Articulation des Peuples Indigènes du Brésil (APIB), le Campement Terre Libre est considéré comme le plus grand rassemblement de peuples autochtones au Brésil. L’objectif de cette mobilisation, largement dépeinte dans le film Terra Libre de Gert-Peter Bruch (sorti en septembre 2021 et produit par Planète Amazone) est de mettre en lumière la lutte des peuples indigènes et de mobiliser les différentes communautés et organisations indigènes du pays contre les menaces et atteintes à leurs droits fondamentaux.

Cette année le rassemblement a justement lieu en parallèle des sessions plénières du Congrès brésilien et à un moment où le gouvernement fédéral s’apprête à voter sur son « paquet de la destruction ». Durant les 11 prochains jours, soit presque 3 fois plus longtemps que les années précédentes, les peuples indigènes de toutes régions du Brésil se donnent symboliquement rendez-vous sur le parvis du palais présidentiel de la capitale brésilienne, afin de revendiquer leurs droits. En cette année électorale et sous le slogan de « Abril Indígena », l’édition 2022 du Campement Terre Libre devrait rassembler environ 8000 militants indigènes, provenant de plus de 170 ethnies. 

 

Des niveaux de déforestation records depuis l’arrivée de Bolsonaro

 

Les conséquences de la politique libérale du Président Bolsonaro se font sentir d’années en années sur l’environnement. Malgré des promesses faites par le Brésil, lors de la COP 26 en novembre 2021, pour mettre fin dès 2028 à la déforestation illégale en Amazonie, le taux de déforestation a inexorablement augmenté les mois suivants, réduisant à néant les promesses factices énoncées.

En janvier 2022, le taux de déforestation en Amazonie brésilienne a battu tous les records, avec une augmentation de 418% par rapport à 2021. Les États du Mato Grosso, du Rondônia et du Parà situées au centre et à l’ouest du Brésil, recensent le plus grand nombre de cas de déforestation.

Les climatologues alertent déjà sur le fait que la forêt Amazonienne ne remplirait plus son rôle de puits de carbone et approche son point de basculement à grande vitesse. En effet, la déforestation a notamment réduit la capacité de la forêt à absorber les émissions de CO2. Selon le dernier rapport du Giec publié le 4 avril 2022, l’humanité disposerait de moins de 3 années pour inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre. Protéger les forêts tropicales est donc une priorité absolue si nous voulons éviter un réchauffement planétaire catastrophique. 

 

Une lueur d’espoir à l’horizon 

 

Bolsonaro semble vouloir avancer rapidement sur l’adoption de ces projets de loi destructeurs avant la fin de son mandat en octobre 2022. Heureusement son élection n’est pas gagnée d’avance puisque selon les sondages le grand favori serait son prédécesseur, Luiz Inacio Lula da Silva, maintenant âgé de 76 ans.  

En novembre 2021, la Commission Européenne a publié un projet de réglementation pour lutter contre la déforestation importée. Ce projet de réglementation s’appliquera aux importations de bœuf, de cacao, de café, d’huile de palme, de soja, de bois et aux produits dérivés. Il faudra néanmoins attendre que le projet soit débattu par les instances législatives de l’UE courant 2023 avec une entrée potentiellement en vigueur en 2024. 

En attendant l’adoption d’une telle Directive, Planète Amazone encourage chacun à agir à son niveau, en évitant de consommer des produits issus de la déforestation importée. 

Article rédigé par Sarah Price en collaboration avec Emmanuelle Palla et Charlotte Girard

 

A lire aussi sur Planète Amazone

Conclusion du rapport du GIEC 

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Brésil : La remise d’une médaille indigéniste au Président Bolsonaro soulève une vague d’indignation

 

Sources principales : 

Le Monde : « Au Brésil, le démantèlement de la Fondation pour l’Indien, symbole de l’offensive de Bolsonaro contre les indigènes » 

Les Échos Planète : « Bolsonaro prévoit une salve de lois anti-environnementales en 2022 »

Le Figaro : « Des compagnies minières convoitent des terres indigènes »

Reporterre : « Amazonie : record de déforestation en janvier »

Mongabay : « Brazil congress fast-tracks death package bill to mine indigenous lands » 

Le Figaro : « Métal très nocif pour la santé humaine, le mercure placé sous surveillance » 

24 heure.ca : « Rapport du Giec : on peut encore sauver la planète malgré l’urgence » 

Politis « Au Brésil, Bolsonaro autorise des pesticides dangereux »



Mis a jour le 2024-02-12 11:34:31

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