Le Giec a pour mission d’évaluer l’évolution du climat, ses causes et ses impacts. En publiant des rapports réguliers faisant un état des lieux des connaissances, ce groupe d’experts permet de faire avancer les négociations internationales sur le climat et d’alerter les décideurs et la société civile. Les conclusions du rapport doivent être approuvées par 195 gouvernements.
Ce volet est le 3ème et dernier du 6ème rapport d’évaluation détaillant l’étendu des connaissances sur le changement climatique. Le premier rapport, publié en août 2021, faisait état de l’accélération du dérèglement climatique. Le second rapport, publié fin février 2022, alerte sur le manque de préparation face aux conséquences du dérèglement climatique et aux pertes et dommages, parfois irréversibles et de plus en plus importants, que celui-ci entraîne. Le troisième rapport revient quant à lui sur l’ensemble des solutions existantes pour réduire durablement l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre de la planète.
Un troisième rapport clair : l’inaction est plus coûteuse que l’investissement nécessaire
Malgré l’argument économique souvent émis que la transformation des systèmes coûte chère, elle resterait visiblement plus abordable que le fait de ne rien faire et de subir les conséquences du dérèglement climatique : catastrophes naturelles, pollutions, dangers…Transformer nos façons de produire de l’énergie ou de nous déplacer et de nous nourrir, est donc la première priorité qui ressort des 17 chapitres reprenant les grands secteurs responsables ou liés au réchauffement climatique : énergie, transports, industrie, agriculture…
Il faut savoir que pour respecter les accords de Paris et éviter un réchauffement inférieur à 2°C sur l’ensemble de la planète, il faudrait que les émissions de gaz à effet de serre mondiales diminuent de 27 à 43% en 2030 et de 63 à 84% en 2050.
“Les décisions que nous prenons aujourd’hui peuvent nous assurer un futur vivable”, a commenté Hoesung Lee, le président de l’instance onusienne. “Nous avons les outils et le savoir-faire pour limiter le réchauffement”, selon lui.
Les secteurs les plus responsables des émissions mis en évidence
Le 8 mars 2022, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) alerte sur une hausse sans précédent des émissions mondiales de CO2 sur l’année 2021. Concernant la production d’énergie, responsable à 34% des émissions mondiales, il faudrait réformer à la fois les industries électriques, de charbon, de pétrole et de gaz, en se tournant vers des énergies renouvelables. Le GIEC mentionne également le nucléaire comme une solution pour un avenir proche, ce qui nous semble dangereux d’un point de vue environnemental et humain.
L’industrie quant à elle, est émettrice de 24% de gaz à effet de serre, et l’agriculture, forêts et usage des terres d’environ 22%. Ce domaine des forêts est d’autant plus important car on sait depuis l’étude scientifique publiée par l’Université de Virginie (Etats-Unis), le 24 mars 2022, que les forêts tropicales en plus d’absorber et d’éliminer le dioxyde de carbone présent dans l’air, ont un effet qui contribue au refroidissement de la planète, en absorbant la chaleur et en libérant l’humidité, ce qui refroidit l’air et aide à former les nuages.
Deux secteurs peuvent également jouer un rôle important :
- Les transports (responsable de 15% des émissions mondiales et premier émetteur en France), avec des solutions comme les mobilités douces, la généralisation du télétravail ou le développement des transports en commun.
- Le bâtiment (6%) avant la rénovation des lieux qui émettent beaucoup, le choix de matériaux biosourcés ou encore le développement des espaces verts pour capter le carbone émis.
En somme, le rapport du GIEC démontre qu’il n’y a plus qu’une chose à faire : agir avant qu’il ne soit trop tard.
La question de l’acceptabilité sociale, qui devait être abordée dans ce rapport, fera l’objet d’un nouvel article. Pour que la mise en action de ces changements radicaux se fassent dans le respect des communautés indigènes notamment.
Sources :
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Planète Amazone : Les forêts tropicales empêchent le réchauffement de la planète
Article rédigé par Emmanuelle Palla