L’Instance permanente sur les questions indigènes est l’un des trois organes de l’ONU chargés de traiter spécifiquement des questions indigènes. Plusieurs représentants indigènes ont témoigné à l’occasion de cette session, et le rapport final a dressé un bilan de toutes les actions à mettre en œuvre en vue de respecter davantage les droits des peuples indigènes.
La volonté de créer un groupe de travail visant à inclure les peuples indigènes à la société, surtout dans les zones sensibilisées par des conflits
Dans son rapport final, l’Instance permanente sur les questions indigènes a annoncé vouloir créer un groupe de travail consacré à la vérité, à la réconciliation et à la justice transitionnelle, notamment dans les zones post-conflit, dans le but de construire une paix durable respectant les droits des peuples indigènes et qui permettrait leur inclusion à la société.
Ce groupe de travail sera coordonné par les trois indigènes membres du Mécanisme d’Experts des Nations Unies sur les droits des peuples indigènes : Sheryl Lightfoot, de la tribu des Premières Nations Anishinaabes du Canada, Laila Susanne Vars, de la tribu des Sámi norvégiens, et Megan Davis, du peuple des aborigènes australiens. D’autres personnes telles que des universitaires ou encore des représentants de la société civile participeront à ce groupe de travail.
La santé des peuples indigènes, autre point important du rapport final de l’Instance permanente
La santé publique des peuples indigènes a aussi été un sujet largement abordé pendant cette session. Le rapport a notamment demandé à l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), d’intégrer la culture des peuples indigènes à sa politique sur les déterminants sociaux de la santé. Le rapport souligne aussi que l’OMS devrait examiner, actualiser et étendre ses politiques aux peuples indigènes, qui sont trop souvent en marge des actions que l’organisation met en œuvre.
Nikolaus Lewis, vice-président du Conseil national de la santé des Indiens a aussi appelé l’ONU à considérer le cas de la santé publique des peuples indigènes comme une “priorité urgente” à traiter.
Anpo Jensen, représentant de la jeunesse pour la tribu Oglala Lakota, a notamment évoqué le lien entre l’exploitation minière dans la région des Black Hills, dans le Dakota Du Sud, aux Etats-Unis, et la hausse du taux de suicide chez les plus jeunes membres de la tribu Oglala Lakota. L’exploitation minière (d’or, d’argent, de cuivre, de zinc, etc.) est une activité dévastatrice qui porte de graves atteintes à la santé des peuples indigènes dans de nombreux pays, comme le Brésil, la Bolivie, le Guatemala et bien d’autres.
En plus de la volonté d’intégrer les peuples indigènes dans les politiques mondiales en termes de santé, la question de l’impact des pesticides sur les peuples indigènes a également été abordée dans le rapport.
L’Instance permanente a enfin appelé l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture et l’OMS à modifier leurs codes de conduite concernant l’usage des pesticides, afin que le consentement et l’avis des peuples indigènes soient pris en compte. Les peuples indigènes sont en effet les premières victimes de l’utilisation abusive de produits phytosanitaires toxiques, dont les composants chimiques se retrouvent souvent dans les fleuves, alors que ceux-ci sont une ressource primordiale pour les peuples indigènes.
Sources principales
Centre de Documentation, de recherche et d’information des peuples autochtones : “L’Instance permanente sur les questions autochtones”
Native News Online: “Report Issued as United Nations Permanent Forum on Indigenous Issues Ends Late Due to Conflict Over Language”
Nations Unies: “21ème Session de l’Instance permanente sur les questions autochtones : 25 avril – 6 mai 2022”
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Article rédigé par Maud Laurent