En quelques heures seulement, dans la soirée du 15 février, la ville de Petrópolis, située à 60km au nord de la ville de Rio de Janeiro, entre collines et rivières, a reçu plus de pluie que pendant tout un mois de février habituel.
Ces précipitations, les pires pluies en près d’un siècle dans cette ville touristique, ont entraîné des glissements de terrain détruisant des dizaines d’habitations et des inondations faisant déborder le lit des rivières, arrachant des arbres, renversant des véhicules et recouvrant les rues d’une épaisse couche de boue.
Le bilan humain de cet événement dramatique est lourd : au moins 186 personnes sont mortes et des dizaines sont portées disparues.
?? BRÉSIL : Au moins 36 morts dans de graves inondations après des pluies torrentielles à Petrópolis, au nord de Rio de Janeiro (mairie). pic.twitter.com/b38PkgQuhe
— Infos Françaises (@InfosFrancaises) February 16, 2022
Des catastrophes toujours plus extrêmes et fréquentes
En janvier, le Brésil a déjà été frappé par de fortes précipitations dans les États de Bahia (nord-est), Minas Gerais et Sao Paulo (sud-est). Liées, selon les experts, au changement climatique, elles ont fait des dizaines de morts.
Rappelons également que d’autres pays ont récemment fait face à des inondations meurtrières. Notamment, l’Allemagne et la Belgique qui ont été particulièrement touchés au cours de l’été 2021. Planète Amazone s’était alors rendue sur place, dans le village belge de Pepinster, aux côtés des leaders indigènes Mindahi Bastida (Mexique) et Mirian Cisneros (Équateur), de Greenpeace Belgique, Youth for Climate et de la princesse Esmeralda de Belgique, afin de soutenir les habitants sinistrés.
Mindahi Bastida constate l’ampleur des dégâts suite aux inondations survenues à Pepinster (Belgique) en juillet 2021. © Johanna de Tessières
Un président climato-sceptique sous les feux d’une nouvelle polémique
L’enchaînement de ces catastrophes naturelles meurtrières dans tout le pays n’empêche pas le président Bolsonaro de continuer de nier le changement climatique. En effet, celui-ci ne cesse d’encourager les industries minières et agroalimentaires, ses fidèles soutiens, à l’approche des élections présidentielles d’octobre 2022.
Le président d’extrême-droite, affichant un bilan environnemental désastreux, fait actuellement l’objet d’une nouvelle polémique. Le 14 février, il a signé un décret visant à développer l’orpaillage, notamment en Amazonie, alors que cette pratique est largement dénoncée pour ses impacts sur la déforestation, la pollution des rivières et sur les peuples indigènes qui subissent les conséquences directes de l’exploitation de leurs territoires.
Le texte prévoit notamment la “mise en place de politiques publiques pour encourager le développement des activités minières artisanales et à petite échelle, en vue du développement durable”. Les activités minières ont pourtant causé la destruction de 125 km2 de forêt amazonienne en 2021, soit une surface supérieure à celle de Paris intra-muros.