Bruxelles : coalition entre Gardiens et députés européens & solidarité avec les sinistrés de Pepinster


Les 8 et 9 septembre 2021, invités par les eurodéputés Raphaël Glucksman et Michèle Rivasi, Gert-Peter Bruch (Planète Amazone) accompagnait les leaders indigènes Mindahi Bastida, Tom Goldtooth et Mirian Cisneros ainsi que la princesse Esmeralda de Belgique à Bruxelles, pour rencontrer une dizaine de députés européens ayant répondu à l’appel de l’Alliance des Gardiens de Mère Nature. Le lendemain était organisée une visite bouleversante au village de Pepinster, ravagé par un accident climatique d’une violence inouïe en juillet 2021.


Table ronde au Parlement européen. De gauche à droite : Mindahi Bastida (peuple Otomi-Toltec, Mexique), Mirian Cisneros (peuple Kichwa de Sarayaku, Équateur), Tom Goldtooth (peuple Diné-Dakota, États-Unis) et Gert-Peter Bruch (fondateur de Plnaète Amazone). ©Greenpeace.

Pour donner suite au lancement de la pétition demandant l’abandon du traité UE-Mercosur (dont Planète Amazone est co-signataire avec près d’une centaine d’autres organisations internationales), Mindahi Bastida (peuple Otomi-Toltec, Mexique), Tom Goldtooth (peuples Dine’-Dakota, USA), Mirian Cisneros (peuple Kichwa de Sarayaku, Équateur), Gert-Peter Bruch et la princesse Esmeralda de Belgique se sont rendus à Bruxelles après leur participation au Congrès Mondial de la Nature de l’UICN, qui s’est tenu à Marseille du 3 au 11 septembre 2021.

 

Le mercredi 8 septembre, invités par Raphaël Glucksman et Michèle Rivasi, les membres de l’Alliance des Gardiens de Mère Nature ont participé à un important échange, au cœur de l’Institut royal de Sciences naturelles, avec des députés européens aux côtés de Gert-Peter Bruch, de la Princesse Esmeralda de Belgique et de Youth For Climate Belgium, représentée par Anuna de Wever.

 

L’Alliance des Gardiens de Mère Nature, représentée par, de gauche à droite, la Princesse Esmeralda, Mindahi Bastida, Tom Goldtooth, Miriam Cisneros et Gert-Peter Bruch répond à l’invitation des eurodéputés Michèle Rivasi et Raphaël Glucksmann le 8 septembre 2021 à Bruxelles. © Planète Amazone.

 

Suite à un échange fort marqué par les témoignages poignants des trois leaders indigènes et lors duquel les députés européens présents ont affirmé leur volonté d’agir concrètement pour venir en aide aux peuples indigènes et se sont engagés à s’entretenir régulièrement avec nos leaders, une coalition de députés a vu le jour.

L’eurodéputé Michèle Rivasi a notamment affirmé la nécessité d’intégrer les peuples autochtones dans la réflexion sur les zones protégées afin qu’ils ne soient plus expulsés de leurs territoires et qu’ils puissent en être les garants. Elle a également questionné les engagements des gouvernements notamment en relation avec l’accord de libre échange UE-Mercosur et aux résultats décevants des COP.

Puis, Raphaël Glucksman a rappelé que le combat des peuples indigènes, point de rencontre des luttes pour les droits humains et pour l’environnement, est notre combat à tous, d’où la nécessité d’agir ensemble. Il a fait le souhait que cette rencontre amène à de réelles actions et qu’elle ne soit pas seulement un triste constat, affirmant que les députés européens présents se feraient l’écho des voix des membres de l’Alliance des Gardiens de Mère Nature.

Suite à ces deux prises de paroles, les autres députés présents se sont exprimés en exposant la gravité de la situation. Notamment, Saskia Bricmont a affirmé son soutien aux peuples indigènes et son souhait de faire entendre leurs voix.

Mindahi, Tom et Mirian ont tous mis en lumière les dangers que courent leurs peuples et l’importance vitale pour l’Humanité d’agir AVEC eux pour protéger notre maison, la Terre-Mère, qui, chaque jour, souffre de plus en plus.

Après avoir rappelé la gravité de la situation pour notre Terre Mère qui “pleure et souffre”, Mindahi Bastida a affirmé que la crise du changement climatique n’était qu’un symptôme de ce que nous faisons subir à la Terre. Aujourd’hui, notre façon de penser anthropocentrique conduit à sa mort. Le fait est que nous ne respectons pas la vie, “nous avons perdu la raison”.

Mirian Cisneros, quant à elle, a rappelé que ces préoccupations, l’ayant poussé à venir en Europe pour trouver des solutions, devraient être celles de tous. Elle alerte sur les terribles bouleversements climatiques observés en Amazonie, côté Équateur, où il a récemment neigé, preuve que “nous sommes en train de mettre fin à nos vies”.

Finalement, Tom Goldtooth a notamment demandé aux députés européens d’élever les voix des peuples indigènes et de les défendre au sein de l’Union Européenne. Les peuples indigènes attendent de celle-ci qu’elle entende les messages et prenne enfin de réelles mesures d’action concrète pour cesser de détruire la biodiversité. Le leader, après avoir rappelé l’importance de préserver les territoires sacrés, a clos son discours avec un chant traditionnel de son peuple.

La présence de la jeune activiste belge Anuna de Wever a marqué les esprits. Porte-parole de Youth For Climate, ayant participé au lancement de lancement de la pétition à travers une vidéo, elle a rappelé par son discours l’importance du rôle de la génération actuelle dans la préservation de l’environnement et le soutien aux peuples indigènes.

Espérons que cette rencontre soit le point de départ d’un travail main dans la main entre députés européens et peuples indigènes, face à une Europe favorisant trop souvent les lobbys et leurs actions écocidaires.

 

L’Alliance des Gardiens de Mère Nature devant le Parlement européen aux côtés de Youth for Climate, notamment représenté par Anuna de Wever © Planète Amazone

 

Rencontre avec Frans Timmermans, vice-président de la Commission européenne

 

Jeudi 9 septembre, Tom Goldtooth, Mindahi Bastida et Mirian Cisneros ont eu l’occasion d’échanger avec Frans Timmermans, vice-président de la Commission Européenne ayant un rôle à jouer dans l’avenir du traité de libre-échange UE-Mercosur et s’opposant fermement à une économie destructrice de l’environnement.

Cet échange s’est déroulé en présence de Gert-Peter Bruch et de la princesse Esmeralda de Belgique ainsi que de Youth For Climate, à l’origine de la rencontre, représentée par Adélaïde Charlier, Lucie Morauw, Anuna De Wever et Colas Van Moorsel.

 

Mirian Cisneros a fait part de ses préoccupations à M. Timmermans concernant la destruction de la vie par l’être humain tout en rappelant que tout le monde à travers le monde est responsable de ce qu’il se passe en Amazonie.

C’est ensuite Mindahi Bastida qui a fait passer un message au nom de son peuple, affirmant la dépendance de l’être humain au reste de la vie sur Terre et exposant la nécessité pour nous tous de changer notre vision du monde en adoptant un point de vue biocentrique plutôt qu’anthropocentrique.

Tom Goldtooth, quant à lui, a affirmé l’importance de démystifier le marché carbone, le développement énergétique extrême et toutes les “solutions” basées sur la nature. Il est nécessaire de s’unir pour la préserver et le leader a d’ailleurs exprimé à M. Timmermans l’importance de son rôle dans ce processus de préservation.

 

Finalement, le vice-président de la Commission s’est dit inquiet de la crise climatique et a réaffirmé la nécessité d’agir extrêmement vite. Selon lui, nous devons apprendre à vivre différemment, à changer notre manière de consommer et à respecter la planète et ses limites. Il s’est engagé à faire tout son possible pour que les voix des peuples indigène soient entendues et pour que des mesures soient prises par l’Europe, autres que les solutions basées sur la nature qui ne font, finalement, que l’exploiter : “les gens doivent comprendre qu’une forêt n’est pas juste un ensemble d’arbres”.

 

Plus tard dans la journée du jeudi 9, c’est avec émotion que l’Alliance des Gardiens de Mère Nature, Planète Amazone et Youth for Climate se sont rendus, avec le soutien de Greenpeace Belgique, dans le village belge de Pepinster, sinistré suite aux graves inondations survenues au mois de juillet 2021 afin d’échanger avec les citoyens dont les vies sont mises sur pause. Depuis cette terrible catastrophe d’une ampleur inédite, la vie des citoyens de Pepinster n’a toujours pas retrouvé son cours. En effet, les précipitations importantes et le débordement des ruisseaux a entraîné une montée des eaux meurtrière au sein de plusieurs villages belges. Après avoir vu leurs vies bouleversées, les sinistrés attendent de l’aide pour pouvoir reprendre une vie “normale”.

 

La Princesse Esmeralda, Gert-Peter Bruch, Mirian Cisneros, Mindahi Bastida Anuna de Wever aux côtés des habitants de Pepinster et de l’équipe de Greenpeace Belgique, venue en soutien. © Johanna de Tessières

 

Mindahi Bastida et Mirian Cisneros, accompagnés de la Princesse Esmeralda de Belgique, de Youth for Climate et de Gert-Peter Bruch, ont constaté avec horreur l’ampleur des dégâts : des maisons détruites, éventrées, arrachées, dans lesquelles il était pourtant possible de deviner la vie qui y avait eu lieu, des tas des gravats gisant toujours dans les rues deux mois après la catastrophes et des familles meurtries… L’une des victimes survivantes a par exemple raconté à la délégation, à l’endroit exact, comment sa mère avait été ensevelie sous ses yeux par l’effondrement de sa maison, causé par la force extrême du courant.

 

Mindahi Bastida constate l’ampleur des dégâts suite aux inondations survenues à Pepinster (Belgique) en juillet 2021. © Johanna de Tessières

 

Cette rencontre émouvante a donné lieu à des échanges entre représentants indigènes et citoyens belges, réalisant que la gravité de ces catastrophes n’est autre qu’une conséquence du changement climatique. Tel que l’a expliqué Mindahi Bastida, “notre Terre Mère souffre terriblement, elle réagit et tente d’éveiller l’Humanité. Son message sera de plus en plus fort et fréquent.

Mirian Cisneros a exprimé sa compassion particulière aux citoyens, son village ayant lui aussi été touché par de terribles inondations l’année dernière ; l’eau avait alors emporté sur son passage 140 maisons. Les Kichwa de Sarayaku n’avaient, eux non plus, jamais vécu d’inondations d’une telle ampleur.

Les catastrophes naturelles se multiplient et s’amplifient. Elles impactent des vies humaines partout dans le monde et continueront de se multiplier tant que nous ne ferons rien pour agir, tant que nos gouvernements ne prendront pas de mesures suffisantes !

Il est, aujourd’hui plus que jamais, absolument essentiel d’ouvrir les yeux et de s’unir pour protéger notre Terre-Mère. Soyons tous ses Gardiens !



Mis a jour le 2024-09-05 18:03:45

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