Dans un monde en plein bouleversement, limité en surface et en ressources, l’humanité, dont la démographie a doublé en moins de 50 ans, se voit dans l’obligation de relever des défis sans précédent. Ce début de troisième millénaire est un tournant décisif où il est essentiel de se souvenir que le futur ne se construit pas les uns contre les autres, mais les uns avec les autres.
En cette époque d’hyper connectivité virtuelle, jamais le lien entre l’Homme et la nature n’a été aussi distendu et, par conséquent, jamais nous n’avons été aussi près de l’abîme. Le dogme de l’ethnocentrisme poussé à son paroxysme montre ses limites : en provoquant une nouvelle extinction massive d’espèces végétales et animales, sans précédent depuis la fin de l’ère tertiaire, des bouleversements climatiques toujours plus radicaux, et en restant sourds aux cris d’alarme que nous envoie la nature, nous hâtons le pas vers l’irréversible, le point de non-retour.
En première ligne de la lutte contre les changements climatiques, auxquels ils sont particulièrement vulnérables, les peuples indigènes ont été jusqu’à présent les grands laissés pour compte des négociations internationales qui décident de notre avenir à tous. De plus en plus présents sur la scène internationale, ils souhaitent reprendre leur destin en main… et ouvrir de nouvelles perspectives au nôtre par la même occasion. C’est ainsi que le Cacique Raoni, respecté dans le monde entier pour son engagement en faveur des forêts, a initié, avec le concours d’autres grands chefs amazoniens, un projet d’alliance inédit par la forme et le fond. L’Alliance des Gardiens de Mère Nature a été lancée au cours du Sommet de l’ONU sur les changements climatiques de Paris 2015 (COP21, 30 novembre – 11 décembre 2015) avec le soutien de personnalités et d’organisations mondialement connues pour leurs actions en faveur de la protection de la planète.
L’Alliance des Gardiens de Mère Nature est un mouvement d’unité, de regroupement des forces vives engagées dans la préservation de l’environnement, qui a pour vocation d’œuvrer en faveur des générations futures et donc de la paix.
Il contribue, par l’éveil des consciences, à la propagation d’une vision biocentrée du monde qui resitue l’homme comme l’un des maillons de la chaîne du vivant.
L’Alliance veut ouvrir des voies d’espoir et compte démontrer, dans le monde entier, par des propositions et des actions concrètes, que les indigènes et leurs alliés ne constituent pas un problème face à la nécessité de développement, mais qu’ils sont, au contraire, des alliés incontournables pour parvenir à réussir la transition énergétique et économique dont l’humanité a besoin pour continuer sa formidable aventure.
L’Alliance souhaite agir dans les décennies à venir en générateur et catalyseur de projets, propositions et alternatives concrets pour la préservation des droits humains, de l’environnement et donc du climat, ceci afin de préserver l’humanité des conflits de grande magnitude que leur dégradation exponentielle ne manquerait pas de générer.
Par des actions hautement symboliques, qui éveilleront les consciences, par la valorisation et la mise en éveil de projets de développement réellement soutenables, où l’on démontrera que l’Homme peut évoluer sans détruire en restant à l’écoute de son environnement, l’Alliance contribuera donc à rétablir un équilibre dans l’ordre naturel des choses, à resserrer les liens distendus entre notre modèle de société et le monde vivant et à redistribuer les cartes du futur.
Le Cacique Raoni souhaite que cette Alliance, qu’il a inspiré, lui survive longtemps, qu’elle devienne une autorité morale reconnue et respectée, une voix internationale puissante et indépendante, avec une grande ambition en ligne de mire : contribuer dans la durée à redéfinir un paradigme viable pour les hommes et la nature.