La contamination par le mercure des peuples autochtones des communautés d’Esse Ejja de Bolivie, conséquence directe de l’exploitation minière intensive dans cette région, continue en toute impunité dans la rivière Beni, au nord de la Bolivie. Malgré la pression internationale, et les nombreuses études prouvant les effets néfastes sur les populations indigènes et la biodiversité locale, la pollution de l’eau continue.
Un empoisonnement au mercure des populations indigènes
Plusieurs études, dont une menée par l’International Journal of Environmental Research and Public Health en 2020, montrent un taux de mercure important contenu dans les poissons, au cœur du régime de nombreux peuples autochtones. En découle un empoisonnement massif des populations indigènes avec le développement de maladie, de retard cognitif chez les enfants ou encore des fièvres fortes et continues.
La Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) a été informée le 18 mars 2022 des effets de la contamination par le mercure sur les peuples autochtones des communautés d’Esse Ejja de Bolivie en conséquence directe de l’exploitation minière intensive. Une audience spécifique a été organisée dont les résultats n’ont pas encore été publiés.
Un manque d’engagement du gouvernement bolivien
L’accord signé lors de la Convention de Minamata sur le mercure incluant 128 pays visait à réduire ou à éliminer presque toutes les utilisations du mercure, y compris dans l’extraction d’or à petite échelle, est entré en vigueur en 2017 et a été ratifié par la Bolivie en 2015. Le pays s’était même engagé à élaborer des plans pour réduire et contrôler les marchés du mercure et protéger les populations vulnérables de la contamination. Pourtant en septembre 2020, un rapport de la Cebid (Climática and the Bolivian Documentation and Information Centre) a montré que l’économie du mercure en Bolivie était plus importante que ce qui serait nécessaire pour la production d’or du pays, suggérant que la Bolivie était devenue le centre du trafic de mercure pour l’exploitation minière illicite dans d’autres pays .
Les autorités boliviennes ne mettant aucune action concrète en place pour stopper le trafic illégal de mercure, jouent avec la vie, la santé et l’intégrité personnelle de plusieurs communautés autochtones.
Il est plus que jamais nécessaire de partager ces informations afin d’être la voix des peuples indigènes, victimes de la corruption et de la pollution industrielle. STOP ÉCOCIDE !
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Article rédigé par Emmanuelle Palla