Le président Lula aura fort à faire pour inverser la tendance désastreuse de son prédécesseur, qui a grand ouvert les vannes de la déforestation et de l’industrialisation de l’Amazonie et des autres biomes menacés. D’autant qu’il devra composer avec une chambre des députés majoritairement défavorable à sa personne et à ses projets. Cela ne l’a pas empêché de donner un vibrant discours d’investiture où les peuples indigènes ont été mis à l’honneur.
Extrait du discours inaugural de Lula
« Nous ne tolérerons pas la violence contre les petites gens, la déforestation et la dégradation de l’environnement, qui ont déjà fait tant de mal au pays. C’est l’une des raisons, mais pas la seule, de la création du ministère des peuples indigènes. Personne ne connaît mieux nos forêts ou n’est plus à même de les défendre que ceux qui sont là depuis des temps immémoriaux. Chaque terrain délimité est une nouvelle zone de protection de l’environnement. Nous devons le respect à ces Brésiliens et nous avons une dette historique envers eux. Révoquons toutes les injustices commises à l’encontre des peuples indigènes. »
Lula et le cacique Raoni côte à côte : un symbole émouvant
Le moment le plus émouvant de la cérémonie d’investiture a sans nul doute été cette mémorable montée de la rampe du palais présidentiel du Planalto où Lula semblait ne plus faire qu’un avec le cacique Raoni. Ce dernier s’est dit heureux d’avoir participé à la cérémonie et d’avoir pu faire part au président de l’impérieuse nécessité de concentrer ses premiers efforts sur la démarcation des terres indigènes. Cette écoute-là, le cacique Raoni ne l’avait pas obtenue pendant les deux mandats précédents de Lula (2003 – 2010) …

Trois mesures immédiates favorables aux peuples indigènes
La cérémonie terminé, Lula a posé avec l’ensemble de son gouvernement devant l’objectif de son photographe officiel, choisissant de faire figurer directement à sa gauche Sônia Guajajara, première ministre indigène de l’histoire du pays, nommée à la tête du ministère des peuples indigènes. Parmi les quelques décrets forts de symbole signés le jour même, figurent trois mesures favorables aux peuples indigènes : la création d’une « commission interministérielle permanente pour la prévention et le contrôle de la déforestation », la réactivation du Fonds pour l’Amazonie, créé en 2008 pour recueillir des dons destinés à des investissements dans la forêt en vue de sa préservation et la fin de l’autorisation d’exploitation minière dans les zones indigènes et les zones protégées au niveau environnemental, décrétée par Jair Bolsonaro.
Et maintenant, au travail…