La régulation par l’Organisation de l’aviation civile internationale, un organisme indépendant des Nations Unies, est présenté comme une initiative destinée à favoriser la réduction de la pollution due à l’aviation. Pourtant, ce qui est mis en œuvre à travers ces règles, c’est un programme de compensation et de réduction du carbone pour l’aviation internationale, connu sous le nom de CORSIA. Ce mécanisme permet aux compagnies aériennes d’acheter des crédits carbones sous forme de certificats. L’acquisition de ces crédits permettent à des personnes ou des entreprises de réduire leurs émissions de carbone en soutenant des projets de conservation. C’est de cette manière que l’industrie du transport aérien souhaite atteindre un objectif de croissance neutre en carbone à partir de 2020, avec une phase pilote de 2021 à 2023.
Le directeur adjoint de la coopération internationale en matière de climat au WWF, M. Schallert, dénonce la stratégie : « les gouvernements auraient pu limiter plus sévèrement le montant des crédits MDP ou rejeter complètement le programme. » Nous défendons la deuxième option ! Car, plus généralement, l’efficacité de ce mécanisme de compensation carbone peut être complètement remise en cause, comme le montre notamment un rapport de 2016 de la Commission européenne ayant trouvé que seulement 7% des compensations de carbone dans le programme ont conduit à des réductions d’émissions qui n’auraient pas eu lieu autrement ! Les crédits carbones ne font que ralentir la transition énergétique pour un abandon total des énergies fossiles et ne diminuent en aucun cas la pollution des entreprises. A bon entendeur…
– par Adèle Moriceau –