Replay de CNEWS avec Gert-Peter Bruch, fondateur de Planète Amazone – Le clash des deux chefs d’Etat, Jair Bolsonaro (Brésil) et Emmanuel Macron (Brésil) en pleine recrudescence des incendies en Amazonie, a récemment fait la Une des médias du monde entier. L’un (Bolsonaro), veut clairement exploiter l’Amazonie, au détriment du mode de vie traditionnel des peuples indigènes et de la biodiversité et pousser le développement de l’industrie minière à l’intérieur de leurs terres. L’autre (Macron), se pose comme le super-héros de la planète face au méchant écocideur brésilien et a annoncé au G7 un plan d’urgence de 20 millions de dollars pour endiguer les feux de forêt… Une goutte d’eau sur un brasier !
Cependant, les faits sont cruels. Macron favorise l’industrie aurifère en Guyane Française, ne s’oppose toujours pas au renouvellement sur place de la concession des porteurs du projet Montagne d’Or, et n’a jamais montré son opposition ferme à un possible second projet de grand barrage, après celui de Petit Saut, qualifié de bombe climatique en raison de ses très fortes émissions en gaz à effet de serre. Sutout, Macron a convié ce 23 septembre à New York, en marge de l’Assemblée Générale de l’ONU, le Chili, la Colombie, la Bolivie, l’Allemagne et la Norvège, à discuter d’un “plan de sauvetage” de l’Amazonie incluant le “développement soutenable” de la région “avec les populations locales”. Développement et préservation font-ils vraiment bon ménage ? Bien sûr que non, surtout dans la tête d’un président qui présentait le projet Montagne d’Or comme un prototype de “mine durable”.
On remarquera que Bolsonaro est arrivé à New York avec une indigène (Ysani Kalapalo) basée dans l’agglomération de Sao Paulo, qu’il médiatise depuis son élection et prétend présenter comme représentative des peuples amazoniens, alors qu’elle est, en réalité, autonome et conspuée par la grande majorité du mouvement autochtone brésilien pour ses vidéos obscènes ou au choix provocantes, censées apporter du crédit à la propagande néo-colonialiste de Bolsonaro. Quant à Macron, il est, lui, accusé d’instrumentaliser le cacique Raoni Metuktire, qu’il a rencontré deux fois depuis mai et qui fut convié au meeting d’été de La République en Marche en ce début septembre.
Au-delà du style qui les oppose et des différences quant à la méthode de développement qu’ils souhaitent mettre en oeuvre, il semble que les deux chefs d’Etat aient tous deux une vision bien peu philantropique de l’avenir de la forêt amazonienne. Et aux delà des plans com, les peuples en éveil jugeront les deux chefs d’Etat sur les actes.