Planète Amazone à la COP 15 de Montréal sur la biodiversité : quelles actions face à la 6ème extinction ?


Du 7 au 19 décembre, se tient à Montréal la 15e Conférence des Parties (COP) sur la biodiversité de l’ONU, destinée à définir un cadre mondial pour les années et décennies à venir. Planète Amazone participe à l’événement, dans le cadre de la poursuite d’un partenariat avec la fondation Stop Ecocide International et la princesse Esmeralda de Belgique et d’une nouvelle collaboration avec la WILD Foundation. 


© Nicolas Cortes

La quinzième “Conférence des Parties” (COP15) est l’occasion pour les États de définir le cadre mondial en matière de biodiversité. Celui-ci devra permettre d’implémenter une feuille de route mondiale pour la conservation, la protection et la gestion durable de la biodiversité et des écosystèmes pour la prochaine décennie. Alors que le sommet vient de commencer, les premiers signaux sont inquiétants : si les Etats refusent de s’accorder sur des mesures contraignantes, si l’influence des divers lobbies restreignent leurs ambitions, on risque un échec retentissant, alors que la sixième extinction de masse, provoquée par les activités humaines, s’accélère de façon exponentielle. L’obligation de résultat est pourtant là, les scientifiques s’accordant majoritairement sur un point de non retour pour l’horizon 2030.

 

Quelques événements auxquels participera Planète Amazone

Gert-Peter Bruch et Rob Harding (Wild Foundation / Alliance des Gardiens de Mère Nature) à la COP15 de Montréal, le 9 décembre 2022 – photo © DR

Ayant statut d’observateur à l’ONU, Planète Amazone ne participe pas directement aux négociations, mais sera très active à travers des événements parallèles. Ainsi, Gert-Peter Bruch, président et fondateur de Planète Amazone, intervient à plusieurs occasions sur les thèmes suivants :

  • “Assurer une conservation efficace pour stopper la sixième extinction de masse” – le samedi 10 décembre”:

Selon le dernier rapport du GIEC, il faudrait conserver 50 % de la biodiversité pour garantir la résilience des écosystèmes. Comment convertir ce principe en décisions effectives ? Comment intégrer les peuples indigènes et les communautés locales à cette réflexion ? Une discussion qui sera portée par des chercheurs environnementalistes ainsi que des représentants d’ONG (Coalition WILD, WILD Foundation, One Earth, Avaaz, Planète Amazone) et d’associations (Société des parcs canadiens et de la biodiversité).

  • “Reconnaissance de l’écocide : un cadre légal pour protéger la nature, les communautés et notre futur ” – le mardi 13 décembre à 15h : 

Reconnaître l’écocide au niveau international est le meilleur moyen pour imposer des limites au profit et protéger la nature et leurs gardiens. Une discussion portée par Hon Ralph Regenvanu (Représentant de la République des Vanuatu), Jojo Mehta (Stop Ecocide), Domingo Peas (porte-parole des peuples autochtones d’Équateur), Atossa Soltani (Amazon Sacred Headwaters Initiative), Inge Relph (Global Choice), Amalie Wilkinson (Youth for Ecocide Law), Jessica Sweidan (Synchronicity Earth) et Gert-Peter Bruch (Planète Amazone).

  • “Amazonie, unir nos forces pour protéger notre avenir commun” – le mercredi 14 décembre à 14h30 

Cet événement organisé par Stop Ecocide, Planète Amazone et la Princesse Esmeralda de Belgique, en collaboration avec l’Alliance des Gardiens de Mère Nature, accueillera deux débats différents, chacun introduit par une projection exceptionnelle de 5 minutes du film documentaire Amazonie, coeur de la Terre Mère, réalisé par Gert-Peter Bruch et Esmeralda de Belgique (sortie prévue au printemps 2023) : “Comment la reconnaissance internationale du crime d’écocide pourrait aider à garantir la protection de l’Amazonie.” et “Mobiliser à l’échelle mondiale pour aider à finaliser la démarcation des terres indigènes.” Ces débats recevront la participation de Gert-Peter Bruch (Planète Amazone), Esmeralda de Belgique, Puyr Tembé, Severn Suzuki et Jojo Mehta (Stop Ecocide)

  • Projection spéciale de 26 minutes du film en cours de production Amazonie, coeur de la Terre Mère, réalisé par Gert-Peter Bruch et Esmeralda de Belgique – le jeudi 15 décembre à 17h00 

Ce film documentaire, co-produit par Planète Amazone, suit cinq leaders indigènes de quatre générations différentes : l’illustre cacique Raoni Metuktire du peuple Kayapo, la cacique Valdelice Veron des Guarani-Kaiowa, le cacique Ninawa du peuple Huni Kui, le cacique Kretã Kaingang des Kaingang et la jeune militante indigène Val Munduruku du peuple Munduruku. Tous sont déterminés à transformer les politiques nationales et internationales qui affectent leurs terres et leur vie traditionnelle en un espoir revitalisé pour l’humanité.

 

 


Sources : 

You matter : « COP15, ce qu’il faut savoir »

Conseil de l’Union européenne : « COP15 : l’Union européenne et l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique lancent un appel en faveur d’un accord mondial ambitieux »

Le Monde : « Depuis Charm El-Cheikh, les appels à faire de la COP15 sur la biodiversité une priorité se multiplient »

 


Par Laëticia Paré.



L'empreinte de planète amazone


Un rendez-vous  de la dernière chance ?

Après deux ans de report liés à la pandémie de Covid-19, l’enjeu de la COP15 est majeur : aucun des précédents objectifs globaux portant sur la période 2010-2020 n’a été atteint, et la pression sur les milieux naturels ne cesse de s’accroître.

Chaque année, les rapports scientifiques montrent que de plus en plus d’espèces disparaissent, que la contamination des milieux (due notamment aux pesticides) se généralise, que les écosystèmes s’érodent. D’ici la fin du siècle, près d’un million d’espèces vivantes pourraient avoir disparu.

Ainsi, les derniers rapports du GIEC alertent sur le fait  que la crise s’accélère et que les prochaines années seront décisives si l’on veut préserver les conditions d’une vie soutenable pour l’humanité. En effet, le déclin alarmant de la biodiversité menace la santé, les économies et les moyens de subsistance de milliards de personnes.

COP27, COP15 : quel lien entre climat et biodiversité ?

Au Sommet de Rio en 1992, les gouvernements ont créé plusieurs conventions internationales relatives aux problématiques environnementales.

Ces conventions ont mis en place un système de COP (“Conferences Of Parties”),  qui se réunissent périodiquement pour se mettre d’accord sur des stratégies visant à mieux préserver les écosystèmes et le climat.

La COP sur le climat se tient généralement tous les ans ; la dernière en date s’est tenue à Charm-El-Cheikh. Cette conférence a pour but de fixer des objectifs précis pour réduire les émissions de gaz à effet de serre afin de limiter la hausse des températures et les impacts des changements climatiques. La COP sur la biodiversité, quant à elle, a lieu tous les deux ans. Les gouvernements y travaillent pour conserver la diversité biologique et promouvoir sa durabilité.

Alors que ces conférences sur le climat et sur la biodiversité se réunissent de façon indépendante, plusieurs acteurs soulignent la nécessité de chercher des solutions aux questions environnementales associées à ces deux thématiques. « Ce sont deux crises entremêlées qui doivent être réglées ensemble », souligne Elizabeth Maruma, Secrétaire exécutive du Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique.

Les principaux enjeux de cette COP

Définir des objectifs  plus ambitieux

Pour contrer l’érosion de la biodiversité, des rapports scientifiques affirment qu’il faudrait déclarer 50% de la planète (terre et zone marine) en aire protégée. Difficultés : ces zones ne peuvent pas être choisies au hasard et elles doivent correspondre à des régions riches en biodiversité ou critiques du point de vue écosystémique. De plus, comme elles  ne sont pas réparties de façon homogène sur la planète, l’effort de protection risque de peser plus fortement sur certains États. Le Costa-Rica pourrait être amené à protéger plus de 70 % de son territoire, le Brésil plus de 50 %…

Mettre en place un plan de financement international efficace pour la biodiversité

Le financement est un enjeu essentiel de la lutte contre la crise de la biodiversité, et une question qui fracture pays riches et pays pauvres. Conformément au principe de responsabilité commune mais différenciée, les pays riches devraient en théorie contribuer financièrement aux efforts de protection dans les pays pauvres. La création d’un fond permettrait de  financer les projets de conservation, de restauration, ou de transition.

Arrêter de subventionner les produits nocifs pour l’environnement ?

Aujourd’hui, la plupart des pays du monde continuent de subventionner des produits ou des modèles de production qui dégradent la biodiversité et les écosystèmes : énergies fossiles, pesticides et modèles agricoles. L’objectif sera de réduire ces aides de 500 milliards par an au niveau international. Le monde associatif, lui, préconise l’arrêt total des subventions pour ces produits.

D’autres sujets essentiels comme le rôle des populations indigènes ou des minorités dans la protection de la biodiversité seront à l’ordre du jour : cette COP s’annonce d’ores et déjà comme un sommet charnière.


Mis a jour le 2024-10-18 17:07:04

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