Terrible nouvelle au Vénézuela où quatre indigènes Yanomami ont été assassinés par des soldats en plein milieu de la jungle Amazonienne à Parimabe, à la frontière entre le Venezuela et le Brésil, le dimanche 20 mars 2022. L’enquête, en cours, devrait permettre de déterminer les causes de ces meurtres qui demeurent pour l’instant assez floues.
Des causes assez confuses
Après l’assassinat des quatre Yanomami le dimanche 20 mars, plusieurs sources confirment que le conflit a été provoqué par la volonté des indigènes de récupérer un routeur internet qui leur avait été partagé, et situé dans une zone équipée de panneaux solaires. Lors de la rotation des militaires, ces derniers ont rompu l’accord conclu avec les Yanomami et la situation aurait dégénérée à partir de là.
D’autres sources précisent quant à elle que la raison de ces meurtres est bien différente. En effet, les responsables militaires auraient autorisé l’exploitation minière sur leur terre indigène. La communauté Yanomami a alors refusé la permission, ce qui a provoqué des altercations avec les militaires vénézuélien conduisant à l’attaque des Yanomami avec des armes à feu. Ils ont tué 3 hommes, une femme et blessés 5 personnes de la communauté.
Une enquête en cours
Cette semaine, le ministère public et le bureau du médiateur vénézuélien ont été mobilisés pour enquêter sur les événements. Le gouverneur vénézuélien de l’État d’Amazonas, Miguel Rodríguez, a confirmé la mort des quatre indigènes deux jours plus tard. “Il y a eu une confrontation entre les frères Yanomami et des militaires stationnés à Parimabe, après qu’Internet n’ait pas été partagé avec eux, générant une situation de confrontation, qui a fait quatre morts et cinq blessés”, a-t-il écrit sur ses réseaux sociaux.
L’avocat Olnar Ortiz, indigène Bare et défenseur des droits de l’homme dans cette région, a mis en garde sur le fait que les Yanomami ne laisseraient pas les corps de leurs frères être autopsiés et que cela pourrait être reproché lors de l’enquête.
Dans une vidéo qui s’est propagée sur les réseaux sociaux, on voit un groupe d’indigènes pleurant et s’indignant de la mort de leurs proches : « Vous êtes censés venir vous occuper de nous. Ils n’avaient pas besoin d’utiliser des armes comme ça », raconte une femme sur la vidéo. Dans l’enregistrement, les hommes en uniforme promettent qu’ils enverront quelqu’un de rang supérieur pour négocier avec eux. “Nos lois disent que le problème qui se pose sur la terre d’un peuple Yanomami est résolu sur cette terre”, répond la femme indigène.
Members of the Yanomami tribe in Amazonas confronting a military commander and DGCIM officers sent to the area after 4 members of the tribe were shot and killed by Venezuelan military personnel. #Venezuela pic.twitter.com/8732LDsaOn
— CNW (@ConflictsW) March 23, 2022
Ironie du sort, le 20 mars 2022 marquait le dixième anniversaire d’un accord amical signé entre l’État et la Commission interaméricaine des droits de l’homme dans lequel le Venezuela s’engageait à garantir l’intégrité du peuple Yanomami. Ces engagements sont nés en réponse au massacre de Haximú survenu en 1993 au cours duquel 16 indigènes ont été tués par des mineurs brésiliens (l’affaire 11 745 Yanomami contre le Brésil).
Sources principales :
À lire aussi :
Planète Amazone : Nicaragua : Un chef de la communauté Mayangna assassiné
Article rédigé par Emmanuelle Palla