Fabiano Contarato cite les éléments sur lesquels ont porté le droit de veto du président Bolsonaro levant l’obligation de fournir de l’eau potable et des lits aux Indiens pendant la pandémie.
par Alexandre Putti
Le sénateur Fabiano Contarato (Rede-ES) déposera une plainte auprès des Nations Unies contre le président Jair Bolsonaro pour ne pas avoir protégé les peuples indigènes lors de la nouvelle pandémie de coronavirus.
Le document signé sera envoyé ce mardi 14 au siège des Nations Unies à Genève, en Suisse. Dans ce document, Contarato cite les articles de la loi qui ont fait l’objet d’un veto de la part du président dans les mesures pour protéger les peuples indigènes durant la pandémie. Parmi plusieurs points de la loi, Bolsonaro a tiré un trait sur la section qui obligeait le gouvernement à fournir aux peuples autochtones « l’accès à l’eau potable » et « la distribution gratuite de matériel d’hygiène, de nettoyage et de désinfection pour leurs villages ».
« On sait que les populations autochtones sont extrêmement vulnérables au virus en raison de leurs spécificités immunologiques ; c’est pourquoi l’État brésilien devrait accorder une attention particulière à ces personnes», explique Contarato.
Le président a également supprimé de la loi la partie qui obligeait le gouvernement à prendre des mesures pour garantir aux populations indigènes et aux Quilombolas « l’approvisionnement d’urgence en lits d’hôpitaux et en soins intensifs » et qui a déterminé que le gouvernement fédéral devrait acheter « des respirateurs artificiels et des appareils d’oxygénation du sang ».
Selon les données de l’association des peuples indigènes du Brésil (Apib), plus de 13 800 autochtones de 130 peuples différents ont déjà été testés positifs au COVID-19. Parmi eux, 490 en sont morts.
« Compte tenu de la gravité de la situation, qui pourrait conduire à l’extinction de populations indigènes entières si des mesures appropriées et rapides n’étaient pas prises, je demande au rapporteur spécial de transmettre une communication au Brésil avec un appel pressant au Président de la République à suivre tous les traités internationaux et les directives mentionnés ci-dessus, afin d’assurer la protection la plus large possible aux populations indigènes dans la confrontation à la nouvelle pandémie de coronavirus », conclut le sénateur.
© CartaCapital , 14 juillet 2020, traduit du portugais par Nicolas Casuccio – Article original