Activement présente sur le terrain avec une délégation importante, Planète Amazone a renforcé ses liens avec les gardiens de la Terre Mère. Projections, rencontres, événements officiels ont été autant de moments forts pour permettre à Planète Amazone de présenter son grand projet éducatif et de fédérer les énergies dans la perspective de la COP30 qui aura lieu au Brésil.
Notre délégation engagée et intergénérationnelle
Composée de cinq membres, la délégation de Planète Amazone à l’ATL 2025 reflétait nos engagements :
- Gert-Peter Bruch, fondateur et président de l’association Planète Amazone et co-réalisateur du film Amazonia, Cœur de la Terre Mère. Initiateur et porte-parole de notre engagement au long cours aux côtés des peuples indigènes, il a multiplié les prises de parole tout au long de la semaine.
- Le Cacique Taú Metuktire, petit fils du Cacique Raoni et chef traditionnel de la communauté Kayapó est engagé au côté de Planète Amazone depuis de nombreuses années. Il a notamment participé à 3 reprises à notre Tournée d’Impact “Amazonia, Coeur de la Terre Mère” en novembre 2024. Nous travaillons également activement avec lui dans le cadre de la préparation de plusieurs événements majeurs en juin prochain.
- Christiano Poletto, avocat, référent partenariats avec le Brésil et bénévole chez Planète Amazone depuis trois ans, a apporté un soutien juridique et organisationnel précieux tout au long de cette mission.
- Arkan Simaan et sa compagne Gilberte Simaan, cofondateur historique de Planète Amazone et conseiller des relations France-Brésil, nous a rejoints sur le terrain à l’occasion de la sortie brésilienne de son nouveau livre, consolidant la continuité de notre engagement mutuel.
- Enfin, Chloé Giraud, jeune étudiante suisse, en master 2 en pratiques et fondements de la durabilité, a intégré notre délégation dans la continuité de sa participation à notre événement du 25 novembre 2024 à l’Université de Lausanne. Grâce à ce déplacement, elle a pu renforcer ses recherches de terrain, rencontrer plusieurs leaders indigènes dont Watatakalu Yawalapiti, du haut Xingu, et représenter la jeunesse européenne dans le cadre de notre projet.
L’événement à l’Ambassade de France : un moment de diplomatie climatique et humaine

Le 7 avril, Planète Amazone a participé à un événement diplomatique d’ampleur organisé en partenariat avec la FUNAI à l’Ambassade de France à Brasília. En présence d’autorités de haut niveau — le Cacique Raoni Metuktire, l’activiste Watatakalu Yawalapiti et de nombreux autres leaders indigènes, la présidente de la FUNAI Joenia Wapichana, l’ambassadeur Emmanuel Lenain et le commissaire européen Wopke Hoekstra — la soirée a marqué un moment symbolique et politique fort dans le cadre du projet “Amazonia, Coeur de la Terre Mère”.
L’événement, ouvert par un message vidéo de la princesse Esmeralda de Belgique, co-réalisatrice du film Amazonia, Cœur de la Terre Mère, a permis à Planète Amazone de rappeler son engagement indéfectible aux côtés des peuples indigènes.
Prenant la parole avant la projection du film, Gert-Peter Bruch a tenu un discours poignant :
« Votre mouvement donne une leçon de paix et d’unité au monde entier […] Mais la communauté internationale tarde encore à vous écouter. »
a-t-il déclaré aux chefs autochtones présents, dénonçant fermement l’attaque que représente le Marco Temporal contre leurs droits, et établissant un parallèle avec les reculs environnementaux et démocratiques en cours en Europe et aux États-Unis. Il a également souligné la portée mondiale de leur combat :
« Vous vous battez en réalité pour le monde entier. Il est temps de s’unir à vous.»
Gert a annoncé à cette occasion la venue prochaine en Europe du Cacique Raoni Metuktire pour le lancement de notre projet éducatif “Amazonia, Coeur de la Terre Mère” .
La présidente de la FUNAI, Joenia Wapichana, a salué l’engagement de l’ONG, soulignant l’importance de diffuser le film au Brésil et de renforcer les collaborations internationales pour la visibilité des luttes indigènes. Le Cacique Raoni a clôturé la soirée par un discours émouvant, appelant à la solidarité mondiale autour de la défense de la Terre Mère.
La salle, comble, comptait parmi le public une quarantaine de leaders indigènes, dont le Cacique Ninawa. Une soirée d’exception, entre diplomatie, culture et engagement, à l’image de la mission que porte Planète Amazone.
“Amazonia, Coeur de la Terre Mère” au Campement Terre Libre : formation et reconnaissance
Au cœur du Campement, dans la tente principale, une projection de 35 minutes de notre film non commercial « Amazonia, Cœur de la Terre Mère » a été organisée dans le cadre de la programmation officielle de l’APIB. Accueillie avec enthousiasme, elle a été suivie d’applaudissements nourris de la part des leaders présents. Pour Planète Amazone, cette reconnaissance est un signal fort : nos contenus audiovisuels, pensés comme des outils de formation et de mobilisation, atteignent pleinement leur objectif.
Une rencontre marquante avec la jeunesse francophone du Brésil
Le 9 avril, le Lycée Français François Mitterrand de Brasília, installé à Brasília depuis 51 ans et avec plus de 700 étudiants, a ouvert ses portes à Planète Amazone pour une projection exceptionnelle du film Amazonia, Cœur de la Terre Mère, suivie d’un échange passionnant avec son réalisateur et fondateur de l’association, Gert-Peter Bruch.
La séance a réuni plus de 200 élèves, de la classe de 5e à la 2nde, qui ont été sensibilisés et touchés par les témoignages puissants des leaders indigènes présents au film. Par la suite, une rencontre a eu lieu avec un groupe de 55 élèves de 1re spécialité HGGSP (Histoire-Géographie, Géopolitique et Sciences Politiques), particulièrement impliqués dans les enjeux de citoyenneté et de justice sociale.
Les discussions ont été d’une grande richesse, portant sur des sujets d’actualité brûlants :
- Le projet d’exploration pétrolière dans la marge équatorienne brésilienne, dénoncé par le Cacique Raoni lui-même auprès du président Lula, et ses conséquences directes sur l’équilibre des territoires indigènes.
- Le Marco Temporal, une réinterprétation alarmante de la Constitution brésilienne de 1988, qui menace de vider de leur substance les droits fonciers des peuples indigènes.
- L’accord commercial UE-Mercosur, dont les effets délétères concernent non seulement les peuples traditionnels d’Amazonie, mais aussi les agriculteurs européens.
- Enfin, un appel à la conscience politique et écologique des jeunes générations a émergé avec force, face à une désinformation croissante dans les débats publics.
L’échange, ponctué d’applaudissements nourris, s’est clôturé sur une note d’espoir, à la hauteur de l’engagement et de la sensibilité manifestés par les élèves.
Planète Amazone adresse ses remerciements sincères à M. Laurent Lenogue, aux enseignants et enseignantes, ainsi qu’à tous les élèves pour leur accueil, leur curiosité et leur mobilisation. Ces instants de dialogue intergénérationnel sont essentiels pour faire germer des vocations, et rappeler que prendre en considération la voix des peuples indigènes est une urgence planétaire.
Dialogues institutionnels et perspectives pour la COP30

Le 8 avril, une rencontre officielle au Ministère de l’Environnement avec Edel Moraes, secrétaire nationale des peuples et communautés traditionnelles, a permis d’ouvrir de nouvelles perspectives de collaboration pour la COP 30. Une discussion essentielle a porté sur la nécessité de reconnaître la diversité des populations traditionnelles du Brésil, incluant les peuples indigènes, mais aussi les Quilombolas et les Ribeirinhos, qui auront un espace dédié à Belém en 2025. Une invitation à contribuer à cet espace nous a d’ores et déjà été adressée.
Rencontres stratégiques avec les organisations indigènes
Tout au long de la semaine, de nombreuses rencontres de terrain ont nourri notre action. Parmi elles :
- Un échange de qualité avec l’ATIX (Associação Terra Indígena do Xingu, Mato Grosso), en présence d’une trentaine de leaders (jeunes, femmes, caciques), dont Bruce Kuikuro, désormais référent pour initier un dialogue renforcé avec sa communauté.
- Une prise de contact prometteuse avec l’UNIVAJA (União dos Povos indígenas do Vale do Javari), organisation du Vale do Javari, région à forts enjeux sécuritaires.
- Des retrouvailles avec le CIMI, partenaire historique avec lequel nous envisageons de nouveaux projets pour la COP 30.
- Un moment marquant avec le Conseil Aty Guasu des Guarani Kaiowá, peuple confronté à une violence constante, mais qui résiste grâce à l’éducation : au moins trois enseignants étaient présents, témoignant de l’importance de l’accès à la connaissance.
- Des échanges enrichissants avec les femmes Satéré-Mawé (ANMIGA), dont une représentante a inspiré notre délégation.
- Et d’autres rencontres informelles mais prometteuses avec plusieurs communautés présentes à l’ATL.
Finalement, le 10 avril, Planète Amazone a participé à la grande marche indigène, qui a rassemblé plusieurs milliers de personnes dans les rues de Brasília. Militante, pacifique, mais résolument déterminée, elle a incarné la force collective des peuples indigènes du Brésil.

Solidarité internationale autour de la défense des peuples et de la Terre Mère
La participation de Planète Amazone à cette 21e édition du Campement Terre Libre confirme la nécessité de tisser des alliances solides, justes et durables entre les peuples indigènes et la société civile internationale. Nous devons construire un espace diplomatique fondé sur la vérité des peuples, leur parole, leur sagesse, et leur droit fondamental à l’autodétermination.
En poursuivant les dialogues et liens établis avec les peuples indigènes et autorités présentes, et en construisant des ponts entre les territoires, les générations et les cultures, nous posons les fondations d’un monde capable de se réinventer au contact des savoirs autochtones, de l’engagement des jeunes et de la force des alliances humaines.
Article écrit par Tathiana Ribeiro pour Planète Amazone