Un projet en contradiction avec les engagements climatiques du Brésil
La route sépare deux zones de forêt protégées, par conséquent, les scientifiques craignent qu’elle ne fragmente l’écosystème et ne perturbe les déplacements de la faune.
Les communautés locales, notamment les populations indigènes et les petits agriculteurs, sont parmi les plus touchés. Claudio Verequete, installé à environ 200 mètres de la nouvelle route, vivait de la récolte des baies d’açaï dans les arbres voisins, aujourd’hui disparus. “Notre récolte a déjà été coupée. Nous n’avons plus ce revenu pour subvenir aux besoins de notre famille”, déclare-t-il, ajoutant qu’il n’a reçu aucune compensation du gouvernement.
Le gouvernement brésilien s’est engagé à éradiquer la déforestation illégale d’ici 2030 et à protéger l’Amazonie, toutefois, cette destruction de milliers d’hectares envoie un signal contradictoire.
Pression économique et lobbying politique
Les motivations derrière ce projet ne sont pas uniquement logistiques. La construction d’infrastructures dans l’Amazonie a souvent été un sujet de tension entre les défenseurs de l’environnement et les partisans du développement économique.
Le gouvernement de l’État du Pará défend le projet en le qualifiant d’« intervention de mobilité importante » et assure qu’il est « durable ». Adler Silveria, secrétaire à l’infrastructure du Pará, affirme que des mesures écologiques, telles que des passages pour la faune, des pistes cyclables et des panneaux solaires, sont intégrées au projet. Cependant, ces promesses peinent à convaincre les écologistes et les communautés locales, qui estiment que les dommages causés à l’environnement sont irréversibles.
Les experts craignent que cette route ne devienne une porte d’entrée pour la déforestation illégale, la colonisation de nouvelles terres et l’expansion des activités agricoles et minières.
Résistance des populations locales et appels à l’action
Face à ce projet, les communautés indigènes et les défenseurs de l’environnement ne comptent pas rester silencieux. Plusieurs associations indigènes et ONG environnementales ont déjà entamé des démarches pour bloquer ou limiter l’ampleur de la déforestation causée par la construction de cette route.
Les habitants de la région dénoncent une absence de consultation et le non-respect de leurs droits territoriaux. Des manifestations et des actions en justice sont en cours pour exiger la suspension des travaux et sensibiliser la communauté internationale.
Alors que la COP30 se prépare, Planète Amazone exige que ce sommet ne soit pas qu’une simple vitrine politique, mais qu’il mène à des engagements concrets et mesurables en faveur de la préservation de l’Amazonie et des peuples indigènes.
Sources :
Les Échos https://cutt.ly/urifgcbq
Le Parisien https://cutt.ly/6rifhjsB
RFI https://cutt.ly/yri0VFHs
Article écrit par Pauline Deprez pour Planète Amazone