- Selon le groupe de défense des droits de l’Homme, Global Witness, le Brésil était en 2017 le pays le plus dangereux au monde pour les militants écologistes : sur les 201 décès survenus dans le monde, 57 ont eu lieu au Brésil. L’intimidation et le meurtre d’activistes se poursuivent jusqu’à présent.
- La militante Juma Xipaya a vu le village dans lequel elle a grandi transformé fondamentalement par la construction du méga-barrage de Belo Monte. Par la suite, lorsqu’elle a révélé les problèmes de corruption et d’incompétence, elle a fait l’objet de menaces de mort et vit désormais constamment sur ses gardes.
- Ces dernières années, Juma Xipaya a été poursuivie à plusieurs reprises par une camionnette blanche conduite par deux criminels armés, mais la police n’a pas répondu à ses appels à l’aide. Les hommes ont finalement tenté de la tuer, et il s’en est fallu de peu qu’elle et ses enfants ne périssent.
En novembre 2019, un grand groupe de propriétaires fonciers et d’agriculteurs brésiliens en colère, dont certains armés, ont perturbé la conférence internationale « Amazonie : Centre du monde » à Altamira, au Brésil. La situation était sur le point de basculer et de devenir violente lorsqu’une jeune femme indigène s’est levée, a pris le microphone et a plaidé avec passion pour que tous protègent l’Amazonie.
« Son nom –nous nous devons de nous en souvenir et de le protéger – est Juma Xipaya », a écrit la journaliste Eliane Brum à propos de cette journée.
« C’était très tendu », se souvient Juma Xipaya, étudiante en médecine de 28 ans, en parlant à Mongabay devant son école, l’Université fédérale du Pará à Altamira. « J’étais sur le point de prendre la parole et un homme s’est approché de très près et a crié que nous méritions tous de mourir. Et après la conférence, il y avait ce grand gars dehors, hurlant : « Les Indiens n’existent pas ! » La police était là, mais n’a rien fait. »
Les organisateurs de l’événement, choisissant la sécurité, ont mis à disposition une chambre d’hôtel cette nuit-là pour Juma Xipaya, et elle est restée chez des amis la semaine suivante au lieu de rentrer chez elle. Rien de vraiment inhabituel.
Juma Xipaya n’est pas étrangère au danger. En tant que jeune militante et cacica (porte-parole et leader indigène), elle s’est farouchement opposée au méga-barrage de Belo Monte de 11 milliards de dollars et à la corruption massive qui a financé sa construction. Depuis, elle a reçu de nombreuses menaces et a survécu à une tentative d’homicide manquée de peu.
« Ces temps-ci, je marche seulement quelques centaines de mètres entre ma maison et l’université, et je ne me déplace jamais seule », confie-t-elle. « Je n’ai pas vraiment de vie sociale, seulement quand je retourne à mon village. Mais aujourd’hui, même cela est devenu triste. »
Le 27 novembre 2019, le président brésilien Jair Bolsonaro, avec son épouse Michelle Bolsonaro à ses côtés (à côté de la plaque commémorative), a célébré la fin officielle de la construction du méga-barrage de Belo Monte lors de l’installation de sa dernière turbine. La bannière proclame : « Centrale hydroélectrique de Belo Monte : géant brésilien, pleinement opérationnelle ». Crédit photo : Présidence de la République, Planalto, sur VisualHunt, (CC BY).
Ses débuts dans la vie militante
Juma Xipaya est née en 1991 à quelques 400 kilomètres à l’ouest de la ville d’Altamira à Tucama, alors une petite communauté indigène avec une population d’environ 40 personnes sur la rivière Iriri.
Membre du peuple Xipaya, elle a mené une vie relativement paisible jusqu’à ce que la construction du barrage de Belo Monte commence, en 2011. L’année suivante, elle a assisté à une audience publique à Altamira. Enceinte de huit mois et demi, craignant pour l’avenir de ses enfants, elle a offert un témoignage puissant, en larmes, et s’est engagée à résister contre la construction du barrage.
Elle a cependant perdu le combat. Soutenue par le gouvernement de Dilma Rousseff et à coup de milliards par la BNDES, la gigantesque banque de développement du Brésil, Belo Monte a été mis en service en 2016. En novembre dernier, la dix-huitième et dernière turbine a été inaugurée par un président Jair Bolsonaro exubérant, même si les experts estiment que le projet ne générera jamais la puissance et les bénéfices que ses partisans promettent depuis longtemps, tout en causant de graves dommages environnementaux et sociaux bien documentés.
Au cours de ces années tumultueuses engendrant un formatage de la population, Tucama a subi une transformation drastique. Adieu maisons en bois et alimentation naturelle à base de fruits et de poissons. Bonjour ciment, réfrigérateurs, téléviseurs, sucre et aliments transformés.
« Pendant mon enfance, mon village était ma seule vérité, ma seule culture », se souvient Juma Xipaya. « Un monde fait de liberté, de sécurité et de bonheur. Je n’aurais jamais pu imaginer qu’une force extérieure comme le Belo Monte changerait tout. »
À cette époque, les villageois visitaient rarement Altamira. Ils n’en avaient pas besoin. La rivière leur donnait du poisson. La forêt leur offrait des noix et plus de 50 variétés de fruits. Et d’ailleurs, Altamira était tout simplement trop loin pour être facilement accessible à pied ou en pagaie.
« Nous n’avions alors que des canoës », explique-t-elle. « Il nous aurait fallu presque un mois pour aller et revenir. Un homme du village avait une voadeira, un bateau à moteur. Donc, il s’y rendait de temps en temps et rapportait des choses pour tout le village. »
Le barrage Pimental, faisant partie du projet hydroélectrique de Belo Monte, qui a rencontré une profonde résistance internationale et indigène. Image fournie par le Palácio do Planalto sur Visual hunt (CC BY).
Puis arrivèrent les réfrigérateurs et les aliments industriels
Juma Xipaya a quitté Tucama début 2006 pour poursuivre ses études à Altamira. En 2008, elle a rejoint le mouvement grandissant Xingu Vivo Para Sempre (Xingu vivant pour toujours), opposé au grand barrage. Peu à peu, Juma Xipaya a considéré qu’elle avait pour mission de communiquer au sujet des dangers que la nouvelle réalité du Belo Monte représentait pour sa communauté.
Après avoir terminé ses études secondaires en 2012, elle a étudié le droit à Belém, mais après moins de deux ans, elle a arrêté ses études. « C’était une période très difficile pour moi », se remémore-t-elle. « On pourrait dire que j’ai souffert d’une dépression. J’ai consacré tout mon amour et ma force à la lutte contre le Belo Monte, seulement pour réaliser que la loi et la justice sont deux choses très différentes. »
Quelques mois plus tard, en 2015, les habitants de Tucama lui ont demandé de devenir cacica, un grand honneur. Âgée de 24 ans, elle est devenue la toute première femme à diriger le peuple Xipaya. À ce titre, elle a étudié les nombreux plans soumis par Norte Energia, la société qui a construit et exploite maintenant le Belo Monte. Elle a assisté à des réunions avec d’autres dirigeants indigènes, avec la FUNAI, la Fondation Nationale de l’Indien, l’organisation brésilienne responsable des affaires indigènes.
Cependant, tous ces efforts sincères n’ont guère contribué à ralentir le barrage ou à répondre aux demandes. « C’est triste à dire, mais il n’y a jamais eu de mouvement indigène fort et uni contre le Belo Monte », regrette Xipaya. « Dès le début, Norte Energia a cherché à nous diviser. Avec succès. De nombreux dirigeants [indigènes] ont reçu des voitures et des bateaux et ils ont oublié d’autres sujets, comme la santé et l’éducation. Avec leurs voitures, ils pouvaient se rendre en ville [à Altamira] pour boire et faire la fête. Je pense que c’était la première étape d’un processus délibéré de destruction de notre culture. »
Le procureur Thais Santi est allé jusqu’à qualifier les efforts menés par Norte Energia et le gouvernement brésilien pour saper la culture indigène d’« ethnocide » – destruction préméditée et délibérée d’une culture.
Thais Santi fait référence au concept de « la banalité du mal » de Hannah Arendt, comment une bureaucratie bien huilée comme celle de l’Allemagne nazie a rendu l’impensable acceptable, alors qu’elle décrit le processus insidieux utilisé pour coopter et corrompre les cultures indigènes le long du fleuve Xingu. Thais fait valoir que le gouvernement Rousseff, en collaboration avec Norte Energia, a inondé les communautés indigènes et traditionnelles de gadgets modernes et de promesses vides alléchantes.
En fin de compte, les gens ont été tentés d’embrasser une économie monétaire totalement nouvelle et étrangère, qui les a simultanément coupés des moyens de subsistance et de la vie spirituelle qui les avaient nourris pendant des générations.
La question de la consultation préalable
Un porte-parole de Norte Energia a déclaré à Mongabay que les représentants indigènes ont été consultés depuis la conception du projet et continuent d’être entendus. Dans les villages, l’entreprise a construit 40 « casas de farinha » (lieux permettant de produire de la farine), 779 logements, 354 unités sanitaires et 28 unités d’approvisionnement en eau. Elle a également introduit une structure de sécurité composée de 8 unités de protection et de 65 professionnels sous contrat, équipés de 8 petits camions et de 8 motos. Toutes ces actions ont été planifiées et exécutées en coordination avec les représentants indigènes, à la suite d’une enquête pour déterminer leurs besoins, a déclaré le porte-parole.
Mais selon Juma Xipaya, les peuples autochtones du bassin de Xingu n’ont jamais été correctement consultés ou informés des impacts du Belo Monte, comme le requiert la Convention 169 de l’Organisation internationale du travail, dont le Brésil est signataire. Au lieu de cela, les négociations ont porté sur qui allait obtenir quels avantages. L’entreprise les a appelés « cadeaux ». Les critiques les ont dénommés « pots-de-vin ». Le résultat : jalousie, suspicion et division entre les communautés riveraines.
Avant la construction du barrage, la région de Xingu comptait 11 communautés indigènes. Aujourd’hui, elle en dénombre plus de quatre-vingts. Selon Juma Xipaya, à chaque fois qu’une personne n’est pas d’accord avec une autre, celle-ci et ses partisans quittent la communauté pour s’implanter ailleurs et chercher à obtenir des avantages offerts par l’entreprise.
« En 2012, Norte Energia a introduit un plan d’urgence, qui s’est avéré n’être rien de plus qu’une liste d’articles dans laquelle choisir », a déclaré Juma Xipaya. « Ainsi, les gens ont reçu des cuisinières, des réfrigérateurs, des téléviseurs et d’énormes quantités de produits alimentaires. Aujourd’hui, la plupart de nos maisons sont en brique et en ciment. La majorité de notre peuple mange des aliments industriels comme des nouilles instantanées et boit des boissons gazeuses. En conséquence, nous avons maintenant tout ce que nous n’avions pas il y a 10 ans : diabète, hypercholestérolémie, cancer, obésité. »
À présent, la crainte est que d’autres « nouveautés » ne s’annoncent, en particulier le COVID-19. Le Pará est l’un des états d’Amazonie les plus durement touchés. Le 11 juillet, il a fait état de 125 714 cas et de 5 289 décès. Selon le Distrito Sanitario Especial Indigena d’Altamira (DSEI : District sanitaire Spécial Indigène), quelques 80 villages indigènes de la région de Xingu ont maintenu une quarantaine stricte. À la mi-juin, il y avait 65 cas indigènes et 2 décès, touchant principalement des personnes vivant à Altamira ou à proximité. D’autres cas ont été détectés depuis.
Dévoiler la corruption et l’incompétence au grand jour
En 2017, le mari de Juma est devenu coordinateur de la DSEI à Altamira, tandis que Juma dirigeait le service de santé indigène de la municipalité. Ensemble, ils sont allés rendre visite à toutes les communautés autochtones de la région de Xingu pour enquêter sur l’état de santé générale et des soins de santé. Les conditions déplorables dont ils ont été témoins correspondent à la situation rencontrée partout dans le monde où les cultures modernes et indigènes se côtoient.
D’une part, ont surgi toutes sortes de nouveaux problèmes de santé et maladies modernes ; de l’autre demeure un manque de soins de base. Selon eux, tout le monde était rattaché à la Casa Saude Indigena (CASAI), un seul établissement médical à Altamira, qui à l’époque avait une capacité de 250 lits, mais s’occupait d’environ 600 patients en plus.
Selon Juma Xipaya, en 2017, Norte Energia avait externalisé la plupart des interfaces et services indigènes à des sociétés tierces. Cela comprenait l’accès à la nourriture, la production alimentaire et les soins de santé. Pourtant, selon ce qu’elle a pu observer, même le minimum auquel Norte Energia s’était engagé n’était pas fourni : aucun centre de santé local, aucune école et les cacaoyers fournis à son village ont été plantés pendant la saison sèche et sont morts peu de temps après.
Juma Xipaya et son mari ont découvert plus tard que les entreprises qui avaient remporté les contrats du Belo Monte étaient parmi les plus enchérisseuses et non l’inverse.
Le porte-parole de Norte Energia a fermement nié tout acte répréhensible.
Il a souligné que les entreprises responsables de l’exécution de la composante indigène du plan environnemental de base étaient engagées sur la base de leurs capacités techniques, de leur qualité et de leurs prix ; elles respectent les directives de bonne gouvernance de l’entreprise et les dirigeants autochtones en ont connaissance.
Selon le porte-parole, 31 unités de soins de santé de base ont été construites et de nombreuses initiatives ont été lancées pour produire de la nourriture et générer des revenus, notamment de la pisciculture, la création de vergers et la culture du cacao, du maïs, des poivrons, du manioc et des haricots.
« Les sociétés tierces étaient parmi les plus chères, mais les dirigeants indigènes en 2015 avaient pourtant insisté pour que toutes les communautés travaillent avec elles », se souvient Juma Xipaya. « Nous soupçonnons qu’ils ont été payés pour le faire. Nous pensons avoir découvert un stratagème dont les acteurs publics et privés ont profité. Nous avons donc demandé l’annulation des contrats. Et en tant que cacica de Tucama, c’est exactement ce que j’ai fait. J’étais la seule. C’est à ce moment que les problèmes ont commencé. »
Image de Dorothy Stang, religieuse assassinée le 12 février 2005 dans le Pará ©Brasil de Fato (CC BY-NC-SA 2.0)
Une menace constante de violence
Environ un an après avoir rejoint la DSEI, son mari a perdu son emploi. « Quelques 150 indigènes ont occupé la DSEI pour demander son expulsion », se souvient Juma Xipaya. « Ils ont été payés pour le faire, j’en suis sûre. Un jour, j’étais là et soudain, un homme ivre m’a attaquée. Il m’a fait tomber. J’étais enceinte de trois mois. »
Peu de temps après, deux hommes armés dans une camionnette blanche ont commencé à la suivre. D’abord, le véhicule tournait au ralenti devant sa maison, puis l’attendait devant l’université. Les hommes à l’intérieur ne faisaient ni ne disaient rien. Ils étaient juste là. Mais les tueurs au Brésil se montrent et rôdent souvent par paires ; ce duo était fort probablement destiné à l’intimider.
Les tueurs sont venus à deux pour s’occuper de l’activiste écologiste Chico Mendes en 1988 et de la Sœur Dorothy Stang, militante sans propriété terrienne en 2005. Deux criminels à moto ont assassiné le secrétaire à l’environnement d’Altamira, Luiz Alberto Araújo, en octobre 2016, un homme qui a osé enquêter sur la déforestation illégale massive survenue dans la région entourant le barrage du Belo Monte. Un matin, alors qu’il partait au travail, les tueurs l’ont criblé de balles sous les yeux de sa famille.
Selon le groupe de défense des droits de l’Homme, Global Witness, le Brésil était en 2017 le pays le plus dangereux au monde pour les militants écologistes : sur les 201 décès survenus dans le monde, 57 ont eu lieu au Brésil. (Il figurait en quatrième place en 2018).
« J’avais peur, bien sûr, mais j’ai essayé de ne pas me sentir intimidée », se souvient Xipaya. « Un jour, je suis partie de la maison de ma tante à Altamira. J’étais enceinte de cinq mois et j’avais deux cousins et quatre enfants avec moi dans la voiture. Il pleuvait beaucoup, j’ai donc roulé lentement. Soudain, la camionnette blanche m’a frappée de côté. La voiture s’est retournée trois fois. C’est un miracle que je n’aie pas perdu mon fils et qu’aucun d’entre nous n’ait été gravement blessé. »
Elle a porté plainte, mais la police lui a dit qu’ils ne pouvaient pas faire grand-chose sans preuves et qu’ils manquaient de fonds pour lui offrir une protection. Après la naissance de son fils en juin 2018, Juma Xipaya a décidé de renoncer à son poste de cacica et de retourner à l’université. Elle est devenue la première femme indigène à réussir l’examen d’entrée pour étudier la médecine. Une semaine après le début de ses cours, la camionnette blanche a recommencé à apparaître, cette fois devant son école.
« Ce jour-là, j’étais dans le laboratoire de l’autre côté du bâtiment », se souvient-elle. « Certains étudiants m’ont prévenue et je suis partie par la porte de derrière. Au cours de la deuxième semaine, mon fils est tombé malade et je l’ai emmené chez un médecin. À mi-chemin, la camionnette est arrivée et m’a suivie tout le long. Encore une fois, je suis allée voir la police, mais une fois de plus, ils m’ont dit qu’ils ne pouvaient rien faire. »
« C’est à ce moment-là que j’ai contacté Raoni [Metuktire, cacique du peuple Kayapo] », poursuit-elle. « Je lui ai raconté ce qu’il s’était passé. Il a contacté une organisation avec laquelle il travaille, ce qui m’a amenée à me rendre en Suisse. J’y suis restée plusieurs mois. Je leur ai raconté mon histoire. J’ai déposé une plainte auprès des Nations Unies. Cependant, la seule solution qu’ils pouvaient me proposer était de rester en Suisse en tant que réfugiée. »
« Mais ma terre est ici, ma forêt est ici, ma famille est ici », dit-elle avec un courage tranquille. « Couper ces liens me tuerait. De plus, je ne veux pas fuir. Je n’ai rien fait de mal. C’est eux. Si je le dois, je préfère mourir ici. Avec dignité. Alors, je suis revenue. »
Depuis son retour à Altamira, Juma Xipaya est restée à couvert. Puis vint la conférence de novembre 2019, à laquelle elle a assisté non pas en tant que participante ou leader, mais uniquement en tant que membre du public. Elle n’a prononcé que quelques mots ce jour-là, car les organisateurs n’avaient pas pu trouver de représentants indigènes locaux prêts à prendre la parole. Le résultat pour elle : une autre semaine sur ses gardes, à se méfier du pick-up blanc.
« J’ai vécu dans la terreur ces dernières années », explique Juma Xipaya. « Ils me voulaient à l’écart. Je ne participe plus à rien. Je vis seule. Mes enfants et mon mari restent principalement avec ma famille à Tucama. Pendant longtemps, j’ai vécu ma vie en me battant pour les autres. Aujourd’hui, je suis une mère. Je suis étudiante. S’il y a bien une chose que je sais avec certitude : je ne veux pas être la prochaine Dorothy Stang. »
Par Peter Speetjens
© MONGABAY, 13 juillet 2020, traduit de l’anglais par Cloé Lambard – Article original