Dans le territoire indigène Yanomami, dans le nord du Brésil, une centaine d’enfants de moins de cinq ans sont morts en 2022 et au moins 570 durant ces quatre dernières années, tous victimes de malnutrition, de pneumonie, de paludisme et autres infections. Le président Jair Bolsonaro, qui a encouragé durant tout son mandat l’exploitation des ressources des terres indigènes protégées, est directement responsable de cette tragique situation.
Ruée vers l’or et génocide : une longue histoire en terres Yanomami
Dès les années 1980, les Yanomami subirent des invasions de leur territoire par plus de 40.000 orpailleurs brésiliens. Ces chercheurs d’or commirent des meurtres, détruisirent de nombreux villages et répandirent des maladies contre lesquelles les Yanomami ne possédaient aucune résistance immunitaire. En l’espace de sept ans, 20 % d’entre eux avaient disparu.
Au terme d’une longue campagne menée par Davi Kopenawa, grand chef Yanomami, Survival, et l’ONG Commission pro-yanomami (CCPY), leur territoire fut finalement démarqué en 1992, et les travailleurs miniers furent expulsés.
Mais les orpailleurs revinrent rapidement dans la région. Et des milliers travaillent encore illégalement sur le territoire yanomami. Ils véhiculent des maladies telles que le paludisme et la rougeole, mortelles pour les indigènes, et polluent les rivières et la forêt avec le mercure utilisé pour amalgamer l’or. Certains indigènes vivant dans des communautés proches d’une zone minière présentent en effet des taux dangereusement élevés de mercure dans leur corps.
De plus, des éleveurs en mal de terres envahissent et rasent la forêt tropicale, privant les Yanomami de leurs moyens naturels de subsistance car ils se nourrissent en grande partie du produit de la chasse, de la pêche et de la cueillette.
Aujourd’hui, ce peuple se bat encore pour que le gouvernement les protège des invasions criminelles, des attaques et des maladies. Car la cause principale de cette situation tragique, outre la négligence du gouvernement précédent, est l’invasion de leurs terres par 20 000 prospecteurs illégaux dont la présence a été encouragée par l’ancien président.
Face à cette crise humanitaire, des mesures fortes et immédiates
Le président Lula s’est rendu samedi 21 janvier sur place avec la ministre des peuples indigènes, Sonia Guajajara pour apporter son soutien et des solutions face à cette situation qu’il qualifie “d’inhumaine”. Pour la ministre, il s’agit d’un véritable génocide.
En outre, le Président Lula a décrété en urgence la création d’un comité national de coordination de tous les ministères concernés, afin de répondre aux besoins immédiats et développer un programme de santé et d’éducation .
“Nous n’abandonnerons pas les peuples indigènes ! ” a-t-il déclaré.
Depuis son entrée en fonction, Lula a déjà mis fin aux autorisations d’exploitation minière en territoire indigène décrétées par le gouvernement précédent. Il a par ailleurs entamé une véritable politique visant à garantir l’application des droits des peuples indigènes, qui ne sont aujourd’hui pas respectés.
La préservation des terres indigène n’est pas une question d’esthétique ou bien de compassion pour les peuples autochtones. C’est une question fondamentale de survie pour toute la civilisation humaine. Rappelons que le chef Raoni Metuktire a déposé plainte contre Jair Bolsonaro devant la Cour pénale internationale, l’accusant de crimes contre l’humanité.
Sources :
Survival : “Exploitation minière, élevage et manque de soins menacent les Yanomami”
France info : “Au Brésil, l’État veut autoriser l’exploitation des ressources naturelles”
Agência Brasil: “Lula vai a Roraima ver situação dos Yanomami”
Article écrit par Laetitia Forestier pour Planète Amazone.