La Guyana (terme signifiant « terre d’eaux abondantes » en langue amérindienne), pays situé en Amérique du Sud, au-dessus du Brésil et du Suriname, et en dessous du Venezuela, est constitué à 98% de la forêt amazonienne. Ancienne colonie anglaise, la Guyana est aujourd’hui confrontée à de nombreux défis socio-économiques.
Peu habitée (moins d’un million de personnes pour un territoire égal à presque celui de l’Angleterre), la Guyana est une richesse incroyable pour de nombreuses tribus autochtones, qui constituent 7% de sa population.
La Guyana et la Loi Amérindienne
À la Guyana, les Toshaos sont inscrits dans la Loi de 1976 comme des «capitaines tribaux» (en anglais “tribal captains”), ce qui signifie qu’ils sont des chefs de communautés amérindiennes. Un conseil national des Toshaos, regroupant les leaders des villages indigènes de Guyana, a ainsi été créé.
En 1976 est née la loi Amérindienne de la Guyana, modifiée ensuite en 2006, donnant au Conseil national des Toshaos la responsabilité de «promouvoir la reconnaissance et l’usage des langues amérindiennes» et « la protection de la culture et du patrimoine amérindien, y compris l’identification et la désignation des monuments amérindiens» (extrait de l’article 41 de la loi Amérindienne).
Un appel à modifier la loi sur les amérindiens, sans succès
Un appel officiel à la modification de la loi sur les Amérindiens a été lancé début 2022 lors d’un forum ouvert de la conférence du Conseil national des Toshaos. Les dirigeants indigènes ont demandé au gouvernement de prendre des mesures pour renforcer la loi afin de préserver et de protéger de manière adéquate les droits de tous les citoyens guyaniens indigènes.
En effet, la Loi n’impute pas la responsabilité à l’Etat guyanien mais aux Toshaos, alors que ces derniers disposent de peu de moyens financiers et logistiques et qu’il semble naturel que l’État soit responsable de ses citoyens amérindiens, au même titre que tout autre citoyen.
Ainsi, alors que de nombreuses consultations coûteuses ont été organisées par l’État dans des dizaines de villages indigènes, aucune décision n’a finalement été actée par le gouvernement. Une situation qui nuit fortement à l’autodétermination et au consentement préalable libre et éclairé des populations guyaniennes indigènes, qui reprochent un manque de volonté de la part du gouvernement guyanien.
Manques d’actions du gouvernement guyanien
Le gouvernement guyanien n’a jamais ratifié la Convention relative aux peuples indigènes et tribaux de l’Organisation internationale du travail (OIT) de 1989, bien que 14 autres états d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud, l’aient signé. Ce traité international reconnaît aux peuples indigènes “le droit de jouir pleinement des libertés fondamentales, sans entrave ni discrimination” (Extrait de l’article 3).
Parallèlement, le gouvernement guyanien a proposé un mode d’élection régional pour le peuple Toshaos , ce qui n’est pas conforme avec leur fonctionnement, leurs demandes et droits. L’État n’a pas à influencer ou contrôler le fonctionnement des communautés indigènes. Cela montre un manque de considération envers ces peuples de la part du Ministère des affaires amérindiennes du Guyana.
Faire bouger les lignes en Guyana
Planète Amazone soutient les initiatives visant à protéger les droits et le patrimoine des peuples indigènes du monde entier.
Il est évident que le gouvernement guyanien est très en retard sur les droits de sa population indigène par rapport à d’autres pays d’Amérique centrale et du sud.
Le refus du gouvernement d’écouter le peuple Toshaos est en violation directe avec les droits des peuples indigènes de la Guyana et nous l’encourageons à amender la loi amérindienne de 1976, afin d’ imputer à l’État guyanien, et non au conseil national des Toshaos, la responsabilité des Amérindiens et de leur culture.
Sources principales :
Stabroek News “Refusal to continue process for amendment of Amerindian Act is violation of the rights of Indigenous Peoples”
OIT (1989) “Convention relative aux peuples indigènes et tribaux”