Le 13 juin 2025, la rencontre entre Thomas Waitz et le Cacique Tau, petit-fils du cacique Raoni, présent aux côtés de Planète Amazone à l’European Youth Event (EYE) à Strasbourg, s’est conclue par une promesse : celle de se revoir, mais cette fois-ci, en Amazonie.
La nécessité de changer de regard, d’adopter un point de vue local dans l’objectif de repenser les processus décisionnels, est la base d’une alliance durable, construite sur l’équité. Ce changement de paradigme est au coeur de notre projet “Amazonia, Cœur de la Terre Mère”, dont l’un des piliers majeurs est de redonner le pouvoir aux peuples indigènes . Aujourd’hui, c’est au tour de Thomas Waitz de voyager au cœur de la forêt amazonienne, en territoire Kapoto-Jarena afin d’établir cette collaboration.
Recevoir une invitation du chef Raoni pour visiter sa maison dans l’État du Mato Grosso et y séjourner quatre jours est un grand honneur et une occasion unique.
S’il avait déjà rencontré plusieurs communautés indigènes, c’est la première fois qu’il se rend dans ce village emblématique du territoire Kayapó, pour soutenir leurs combats. Par son voyage au cœur du poumon de la terre, Il démontre que l’Amazonie n’est pas une ressource à piller, mais plutôt le lieu où s’enracine de belles collaborations fraternelles.

L’eurodéputé Thomas Waitz (à droite) avec le Cacique Tau, petit-fils du cacique Raoni, au centre en territoire Kapoto-Jarena © Planète Amazone
La lettre-plaidoyer : défendre les droits indigènes
Au cœur de sa mission, l’élaboration d’ une lettre-plaidoyer destinée à différentes personnalités publiques, rédigée collectivement par de nombreux chefs indigènes. Elle vise à inclure les communautés signataires dans un nouveau fonds pour défendre les droits indigènes, prévu à l’occasion de la COP30.
Les points clés de cette lettre :
- Reconnaissance et démarcation finalisées de leurs territoires : fruit d’une longue lutte, qui malheureusement n’est pas à l’abri des alternances politiques. Une protection ferme et définitive est exigée.
- Refus catégorique des crédits carbones sur leurs terres : le financement de projet bas carbone par les plus grands pollueurs, n’est rien d’autre qu’ un permis de polluer. Une fausse bonne idée que les chefs indigènes contestent vivement.
- Opposition ferme à l’accord Mercosur-UE : accord qui va mettre à mal les mesures mises en place pour faire face à l’urgence climatique. Accélérateur de croissance économique de grande échelle, elle favoriserait les grands groupes ou détriments de petits producteurs.
- Intégration du nouveau fonds indigènes, au service des communautés
- Création d’un comité de contrôle indigène pour garantir transparence et fiscalisation
- Refus de toute loi fondée sur la thèse du « marco temporal » : cette dernière affirme que les indigènes doivent prouver l’occupation de leur territoire avant 1988, année de la création de la Constitution brésilienne. Une exigence quasi-impossible à fournir pour ces peuples alors sous tutelle et souvent déplacés dans l’histoire du Brésil.

Thomas Waitz, entouré du Cacique Raoni et de Gert-Peter Bruch à Peixoto de Azevedo, pour la signature de la lettre © Planète Amazone
Signée par plusieurs chefs indigènes, dont le Cacique Raoni, cette lettre représente une coalition précieuse et soudée, qui sera présentée aux décideurs politiques en novembre prochain. Puissent-ils entendre cet appel vibrant à écouter la forêt et ses gardiens.
Une lutte multidimensionnelle
Au cours de sa tournée brésilienne, Thomas Waitz a exploré différentes initiatives locales aux côtés de Gert-Peter Bruch, fondateur et président de Planète Amazone. La visite d’une roça, tout d’abord, une plantation agroécologique Kayapó: cette structure fournit une alternative durable à l’agro-industrie en proposant des systèmes de permaculture basés sur des principes écologiques. L’itinéraire s’est poursuivi par la découverte d’une coopérative minière qui cherche à réduire l’impact social et environnemental de l’orpaillage à travers une organisation collective à petite échelle.
Il participera par la suite à la mission au Brésil de la commission agricole du Parlement européen, et rencontrera le ministre brésilien de l’agriculture ainsi que des représentants de la Chambre d’agriculture du Brésil, avant d’ échanger avec plusieurs groupes de la société civile réunis en amont de la COP30 à Belém.
Pour finir, il se rendra sur le tronçon de l ‘autoroute construit dans la forêt amazonienne spécialement pour la conférence pour le climat, au prix d’une importante déforestation.
Devant retourner en Autriche, Thomas Waitz confie la mission de remettre la lettre plaidoyer à sa collègue Lena Schelling à la COP 30. À seulement 23 ans, cette eurodéputée des Verts, incarne son attachement à impliquer la jeunesse dans les processus politiques.
Rejoignez-nous dans notre lutte pour la survie des peuples indigènes, gardiens de la nature !
Vous pouvez vous aussi diffuser la voix des combats indigènes, notamment à travers la projection de notre film, Amazonia, coeur de la terre mère. Vous trouverez toutes les informations nécessaires sur notre site dédié au film pour organiser des projections.
Sources :
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Thomas Waitz. « Wieso ich eine halbe Plenarwoche schwänze… und nach Brasilien fliege ». 21 octobre 2025. https://thomaswaitz.eu/language/de/wieso-ich-eine-halbe-plenarwoche-schwaenze/ Thomas Waitz
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Amazon Watch. « Risks and rights violations associated with the Marco Temporal thesis ». 18 mai 2023. https://amazonwatch.org/fr/news/2023/0518-risks-and-rights-violations-associated-with-the-marco-temporal-thesis https://
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Vidéo YouTube : Sanctuarisation des forêts : conférence de presse de l’Alliance des Gardiens (AGMN) à la COP24. https://www.youtube.com/watch?v=4dOOY9umS5E&t=749s
Article écrit par Marine Lozano pour Planète Amazone




