Une délégation de chefs indigènes s’est rendue à Lima afin de demander la protection des leaders indigènes qui défendent et protègent le territoire amazonien.
Leur prise de parole pour dénoncer le trafic de drogue, les invasions de terres ainsi que l’exploitation forestière et minière illégale sur leurs territoires les a exposés à des menaces de mort et à des assassinats, même en pleine pandémie.
Selon la coordinatrice nationale des droits de l’homme, au cours des sept dernières années, douze leaders environnementaux ont été tués rien qu’en Amazonie, dont quatre pendant la pandémie.
Des réunions à Lima
Les chefs indigènes ont exposé cette situation aux membres du Congrès, du ministère de l’Intérieur et d’autres institutions de l’État lors des réunions tenues à Lima.
« Nous demandons des garanties pour les leaders indigènes qui sont menacés de mort pour avoir défendu la forêt amazonienne », a déclaré Berlín Diquez, président de l’Organisation Régionale Aidesep-Ucayali (ORAU), au journal La República.
Selon la police, les trafiquants de drogue considèrent la région d’Ucayali comme un point stratégique pour faire sortir la drogue du Pérou.
Cette situation affecte les communautés indigènes de la région car elles se retrouvent de plus en plus encerclées par des envahisseurs qui cultivent des feuilles de coca sur leurs territoires.
Menaces et meurtres
Le fait de dénoncer cette activité illégale a récemment valu une menace de mort à Berlín Diquez. Les leaders précédemment assassinés subissaient également des menaces régulières.
Ces meurtres, qui n’ont pas cessé pendant la pandémie, illustrent la situation dramatique que vivent ceux qui défendent leurs territoires.
Arbildo Meléndez (département de Huánuco) a été assassiné en avril dernier. Ce fut ensuite le tour de Gonzalo Pío (département de Junín), Lorenzo Wampagkit (département d’Amazonas) et, récemment, Roberto Carlos Pacheco (département de Madre de Dios), assassiné en septembre.
À cette situation grave s’ajoutent d’autres problèmes qui accablent les communautés autochtones, notamment la précarité des services de santé et des lacunes dans la délivrance de titres de propriété pour leurs territoires.
Les chefs indigènes espèrent que les revendications formulées lors de leur venue à Lima seront entendues par les autorités et que les promesses de garanties seront tenues.
© Servindi, le 07/12/2020, traduit de l’espagnol par Luisa CORREA – Article original