Le Festival du Livre de Mouans-Sartoux a célébré sa 38ᵉ édition du 3 au 5 octobre 2025 autour d’un thème plus que jamais d’actualité : Quel monde demain ?
Un festival haut en couleur, où plus de 300 auteurs et autrices sont venus présenter leurs œuvres et dialoguer avec le public.
Cette année, Planète Amazone a eu l’honneur de l’inaugurer avec la projection de son film Amazonia, Cœur de la Terre Mère, au cinéma La Strada.
Une ouverture sous le signe de la réconciliation avec le vivant
La projection, suivie d’un débat, a permis au public de s’immerger dans les vastes étendues de la forêt amazonienne, à la rencontre des peuples qui y vivent et partagent leurs combats.
Durant plus d’une heure, le film retrace une lutte acharnée pour défendre les droits de la nature et transmettre la vision indigène du monde — un message d’urgence mais aussi d’espérance.
Le public attentif lors de la projection de notre film Amazonia, Cœur de la Terre Mère, © Bérangère Tack
« Se réconcilier, ce n’est pas de l’utopie, c’est une nécessité », a déclaré Gert-Peter Bruch, fondateur de Planète Amazone et réalisateur du documentaire, lors de l’échange. Cette soirée d’ouverture a donné le ton : celle d’un dialogue entre créateurs, scientifiques et citoyens autour d’un même impératif — repenser notre relation au vivant.
Gert-Peter Bruch : président de Planète Amazone
L’engagement de Gert-Peter Bruch est avant tout une histoire de rencontres. Celle du Cacique Raoni Metuktire, il y a plus de trente-cinq ans, a marqué le début d’une alliance durable avec les peuples indigènes du Brésil. Porte-parole infatigable des peuples trop souvent invisibilisés, il a réalisé plusieurs longs métrages pour transmettre leurs valeurs et mobiliser la communauté internationale en faveur de l’Amazonie.
Débat après la projection de Amazonia, Cœur de la Terre Mère, sous le regard du Cacique Raoni Metuktire et de Gert-Peter Bruch, © Bérangère Tack
C’est en recontrant la princesse Esmeralda de Belgique, fille du roi Léopold III — monarque engagé aux côtés de Raoni soixante ans auparavant — qu’est né le projet Amazonia.
Ce qui ne devait être qu’un reportage de quinze minutes s’est transformé en un documentaire central d’un projet plus vaste : diffuser la cosmovision indigène et encourager une transition écologique . « On a tous besoin d’y croire, nous devons nous relier à la jeunesse, la préparer. Il faut accompagner les jeunes. », a confié Gert-Peter Bruch lors du débat.
Elen Ture : de la cause animale à la cause indigène
Autodidacte française d’origine anatolienne, Elen Ture a d’abord milité pour la cause animale avant de rejoindre Planète Amazone, où elle met désormais son art au service du vivant.
Pour Amazonia, Cœur de la Terre Mère, elle a conçu plusieurs œuvres originales, dont une affiche emblématique : un œil de jaguar reflétant le cosmos.
Cet œil, miroir du monde, symbolise la vision indigène d’une Terre-Mère consciente, vivante et englobante. « Ce qui appartient à la Terre, que ce soit un animal ou un arbre, doit être protégé ; c’est ce que les peuples autochtones essaient de nous faire comprendre. Pour moi, ce sont des gardiens », a-t-elle précisé.
Elle est aussi l’autrice d’une fresque monumentale, L’Alliance, qui relie symboliquement les peuples indigènes du monde entier à leurs animaux sacrés et illustre le générique du film. « La Terre continuera de tourner », ajoute-t-elle. « Mais la question, c’est : voulons-nous continuer à tourner avec elle ? »
Arkan Simaan : de l’engagement politique à l’écologie et à la défense des droits indigènes
Écrivain, scientifique et militant franco-brésilien, Arkan Simaan a consacré sa vie à la défense des droits humains avant de s’engager pleinement dans la lutte environnementale.
Sa rencontre avec Gert-Peter Bruch, lors d’une mobilisation contre le barrage de Belo Monte, a marqué le début d’une collaboration durable et de la création de Planète Amazone. « Amazonia, Cœur de la Terre Mère est une manière de dépasser la culpabilité d’une génération qui n’a pas su anticiper la crise écologique », a-t-il expliqué. « Il s’agit maintenant de transmettre des raisons d’agir aux jeunes générations. »
Dans son récit Viens, on s’en va, il revient sur ce parcours d’engagement, entre lucidité et espoir.
Arkan Simaan clôture la projection/débat avec son livre ” Viens, on s’en va “, © Bérangère Tack
Une aventure collective qui se poursuit
Cette soirée a illustré ce que Planète Amazone s’efforce de bâtir depuis plus d’une décennie : un dialogue entre les peuples, les arts et les savoirs.
Nous avons également rendu hommage à Jane Goodall, dont la voix continue d’inspirer notre engagement.
Hommage à Jane Goodall lors du débat animé par Robert Garçon, © Bérangère Tack
Planète Amazone remercie chaleureusement le Festival du Livre de Mouans-Sartoux pour son accueil, ainsi que toutes les personnes présentes lors de cette soirée.
L’aventure d’Amazonia, Cœur de la Terre Mère se poursuit avec d’autres projections et débats à venir.
Vous désirez vous aussi diffuser Amazonia, Cœur de la Terre Mère dans votre établissement ou votre organisation ?
Rendez-vous sur notre site : https://amazoniafilm.com pour rejoindre le mouvement.
> Article écrit par Marine Lozano pour Planète Amazone