Retrouvailles
Les retrouvailles entre entre Paul Watson et le Cacique Raoni Metuktire s’inscrivent dans une continuité historique : la mobilisation internationale contre le projet de barrage de Belo Monte dès la fin des années 1980 ; la création d’alliances renforcées autour de la défense des peuples indigènes ; l’émergence d’un plaidoyer global pour la protection des forêts et des océans.
En 2015, à la COP21 (Paris), Planète Amazone a contribué à fédérer une alliance audacieuse autour du Cacique Raoni, avec la participation de Paul Watson. Dix ans plus tard, la COP30 (Belém, novembre 2025) recevra la participation historique d’un nombre jamais atteint de représentants indigènes, certainement plusieurs milliers . Dans ce contexte, l’alliance forêts–océans portée par nos organisations prend une résonance particulière : libérer les fleuves, soutenir les territoires, et faire converger la protection du « poumon bleu » et du « poumon vert ». 
Le Cacique Raoni et Paul Watson à la Conférence “Océans et forêt au bord de l’asphyxie : agir pour redonner de l’air à la planète”,
COP Paris, 2021. CC0 1.0
Une alliance inscrite dans le temps
Depuis plus d’une décennie, Planète Amazone joue un rôle de trait d’union entre Paul Watson et le Cacique Raoni Metuktire, unissant les combats des mers et des forêts. En 2012, lorsque Paul Watson rejoint la mobilisation contre le barrage de Belo Monte, c’est à travers la pétition internationale administrée par Planète Amazone au nom du Cacique Raoni que son soutien prend forme. Trois ans plus tard, à la COP21, Planète Amazone réunit ces deux figures au sein de l’Alliance des Gardiens de Mère Nature, où Paul Watson fait front aux côtés du Cacique Raoni pour relier les océans, les forêts et les rivières. En 2018, il prête sa voix à la version anglaise du film Terra Libre, produit par Planète Amazone, symbole de cette convergence. En 2024, lorsque l’organisation se mobilise pour lui après son arrestation au Groenland, cette solidarité s’ancre dans la durée. Et en 2025, au Sommet des Océans (UNOC 3) de Nice, Planète Amazone réaffirme cette unité en accompagnant le Cacique Tau Metuktire à bord du John Paul DeJoria, avant le grand rendez-vous de la COP30 à Belém.
Ce que cela signifie pour Planète Amazone.
Depuis Paris jusqu’à Belém, Planète Amazone poursuit une même ligne d’action : défendre les peuples indigènes et relier la protection des forêts à celle des océans. La rencontre entre le Cacique Raoni Metuktire et Paul Watson en est l’expression la plus claire : deux voix complémentaires pour rappeler que la lutte pour la vie ne connaît ni frontières ni éléments. Planète Amazone agit comme trait d’union entre ces mondes, en accompagnant sur le terrain les peuples qui protègent la Terre et en donnant à leur parole la portée internationale qu’elle mérite.
Cette alliance renforce l’une des missions essentielles de l’organisation : engager et faciliter des coopérations concrètes entre les peuples indigènes et le reste du monde — société civile, institutions, scientifiques et citoyens — afin qu’ils soient non seulement entendus, mais associés aux négociations et aux décisions qui façonnent l’avenir de la planète. À la COP30, cette vision prendra corps : construire, dans la continuité de nos actions, un front commun entre la forêt et l’océan, fondé sur l’écoute, la solidarité et la responsabilité partagée.
Sans bleu, pas de vert
Sur le territoire Kayapó, Paul Watson et Planète Amazone ne sont pas venus faire du symbolisme : cette mission, menée à l’invitation du Cacique Raoni Metuktire, préparait un message d’unité à porter à la COP30. Ensemble avec Sea Shepherd Brasil, ils y ont enregistré un appel commun en faveur d’une nouvelle alliance entre gardiens des forêts, des rivières et des océans, dans le cadre de la coalition SOS Océano – « Sans bleu, pas de vert ».

“Sans bleu, pas de de vert”, drapeau/slogan brandi par Gert Peter Bruch- fondateur de Planète Amazone-, le Cacique Raoni Metuktire, le Capitaine Paul Watson et Nathalie Gil, directrice de Sea Shepherd Brasil, © Planète Amazone/ Alan Schvarsberg
Cette campagne, que Planète Amazone a rejointe, relie la défense des océans à celle des fleuves et des forêts d’Amazonie. Son symbole : un drapeau noir, revisitant le drapeau brésilien, où le vert et le bleu s’effacent sous la couleur du pétrole. Message clair : sans les océans, il n’y a pas de forêt. Sans le bleu, il n’y a pas de vert. Ce drapeau, de six mètres d’envergure, a été déployé et animé par les habitants du village Metuktire, aux côtés de Paul Watson et de la délégation de Planète Amazone. Filmée par drone, cette action symbolise le vent d’unité qui relie aujourd’hui mers et forêts.

Drapeau “sans bleu pas de vert”, symbole de l’alliance entre l’océan et la forêt vu du ciel dans le village du Cacique Raoni.
© Planète Amazone/ Alan Schvarsberg
« J’ai invité Paul sur mes terres pour rappeler au monde que l’océan et les rivières sont inséparables, et que nous devons protéger toutes les eaux », a déclaré le Cacique Raoni Metuktire, qui a réaffirmé son opposition à l’exploration pétrolière dans l’embouchure de l’Amazone.
« Le seul espoir pour l’humanité réside dans la philosophie des peuples indigènes », a ajouté Paul Watson, rappelant que « la préservation des habitats et du vivant est au cœur de la vision biocentrique des gardiens de la Terre ».
Et comme l’a souligné Gert-Peter Bruch, président de Planète Amazone : « L’océan, comme tous les écosystèmes aquatiques, a besoin d’une alliance plus large et plus solidaire. Protéger les eaux, c’est protéger l’avenir de la Terre. »
À travers cette action, Planète Amazone et Sea Shepherd Brasil affirment un front commun pour dire non aux nouvelles frontières pétrolières et rappeler l’interdépendance vitale entre forêts, rivières et océans. Ce message, porté par les voix du Cacique Raoni Metuktire et de Paul Watson, résonnera à la COP30 : sans le bleu, il n’y a pas de vert, et sans les peuples indigènes, il n’y a pas d’avenir pour la planète.
À Belém, raviver la flamme d’Altamira
À Belém, lors de la COP30, Planète Amazone sera présente aux côtés de Paul Watson, de Sea Shepherd Brasil et de nombreux alliés pour porter un message de continuité et de courage : celui d’une lutte commencée il y a plus de trente-cinq ans et jamais abandonnée. Cette COP sera aussi l’occasion de retrouver deux grandes figures de la défense du vivant, le Cacique Raoni Metuktire et Paul Watson, dont les parcours se rejoignent autour d’une même conviction : la protection de la Terre passe par la sauvegarde des forêts, des fleuves et des océans. Si la santé du Cacique le lui permet, il rejoindra les discussions et les temps forts organisés sur place.
Le 13 novembre, Planète Amazone, en partenariat avec Extreme Hangout, proposera au Parque da Residência l’événement « De Belo Monte à Belo Sun : Apocalypse en Amazonie ». Ce moment fort rassemblera des victimes du barrage de Belo Monte, des défenseurs du Xingu et la grande journaliste Eliane Brum, spécialiste de cette région emblématique. Ensemble, ils redonneront voix à un combat historique — celui d’Altamira 1989, où les chefs Kayapó, Paul Watson et une coalition internationale avaient réussi à bloquer le premier projet de Belo Monte.
Trente-cinq ans plus tard, la même alliance se retrouve à Belém pour rappeler que rien n’est jamais perdu tant que la solidarité demeure. Ce sera un hommage à la mémoire d’Altamira, mais surtout un signal d’espoir : la détermination des peuples indigènes et de leurs alliés reste intacte, et leur voix continuera de résonner à travers le monde.
Le souffle d’un combat qui continue
De la forêt aux océans, des rivières aux peuples qui les protègent, Planète Amazone porte à la COP30 un message clair : la défense du vivant n’est pas une succession de causes, mais un même combat.
Ce qui s’est levé à Altamira en 1989 — la conscience d’une solidarité mondiale entre les peuples et la nature — trouve aujourd’hui un nouvel écho à Belém, dans ce même État du Pará où tout a commencé. Ce n’est pas une boucle qui se referme, mais une continuité vivante : retrouver, trente-cinq ans plus tard, les mêmes voix encore présentes et toujours aussi fortes, c’est assister à un passage de relais puissant et symbolique pour l’avenir.
Mais l’histoire du Xingu ne s’est pas arrêtée avec la construction du barrage de Belo Monte. Malgré les promesses et les alertes, la catastrophe écologique et sociale se poursuit : les rivières asphyxiées, les populations déplacées, la biodiversité décimée. Et déjà, une nouvelle menace se profile — le projet minier Belo Sun, porté par une entreprise canadienne, qui prévoit d’ouvrir la plus grande mine d’or à ciel ouvert du Brésil, en plein cœur de la Volta Grande do Xingu. Ce serait un désastre irréversible pour une région autrefois considérée comme l’un des joyaux de la biodiversité mondiale.
Face à cette perspective d’apocalypse écologique, Planète Amazone, le Cacique Raoni Metuktire, Paul Watson et Sea Shepherd Brasil appellent à une mobilisation internationale. Le Pará, berceau des premières résistances et épicentre des menaces actuelles, devient ainsi le symbole d’un combat universel : défendre l’eau, la forêt et la vie contre la logique de destruction.
Trente-cinq ans après Altamira, le souffle est toujours là — celui d’une alliance indéfectible entre les gardiens du bleu et du vert, unis pour rappeler que l’avenir de la Terre dépend de notre capacité à dire non, ensemble, avant qu’il ne soit trop tard.
Sources (sélection)
Sumaúma — « Huit histoires sur Belo Monte que Norte Energia n’a pas racontées » (02/06/2025)
Amazon Watch — « La justice brésilienne annule une concession de Belo Sun » (03/12/2024)
Ríos to Rivers / Rivers for Climate Coalition — « UnDam the UN » (initiative)




