Les yeux du monde entier sont tournés vers le Brésil, dont la campagne présidentielle réveille des démons que l’on croyait disparus. La situation émeut tous les médias européens, unanimement inquiets devant la candidature de Jair Bolsonaro (PSL).
Au lieu de débattre (il se dit lui même ignare en économie), il provoque : son discours politique est placé sous le signe d’une profonde intolérance envers toutes les minorités. A cause de lui, les appels à la haine et les dérives religieuses se multiplient sur les réseaux sociaux, à un niveau jamais atteint au Brésil. Les « cibles », c’est lui qui les désigne : les femmes, les homosexuels, les indiens et les noirs. Ses propos déshumanisants évoquent l’époque de l’esclavage et les heures les plus sombres de l’histoire mondiale.
Dès 1985, Bolsonaro affirmait que le pays était « en train de perdre la région du nord au profit de personnes qui ne veulent pas savoir le risque que représentent les présidents indiens avec une frontière entre leurs mains ». Il explique volontiers que l’attribution de zones aux communautés autochtones est un préjudice causé à l’industrie agroalimentaire et à d’autres intérêts commerciaux : « Si vous souhaitez construire une centrale hydroélectrique, à Roraima ou à Valdo Ribeiro par exemple, c’est impossible, compte tenu de l’étendue des terres autochtones, des quilombolas, d’une station écologique et des parcs nationaux. Il est temps de mettre fin à cette politique qui étouffe le Brésil ». Son colistier, le général Antonio Hamilton Mourao, a déclaré que « le Brésil a hérité des indiens son indolence et des africains sa roublardise ». Le décor est planté…
Après la poussée du lobby agricole (bacada ruralista), c’est donc une nouvelle menace encore plus grave qui pèse sur l’écologie et les populations autochtones du Brésil. En un siècle, les indigènes sont passés de 4% de la population à moins de 0,4%. Avec Bolsonaro, ils pourraient facilement disparaître.
#EleNao (pas lui)
– par Dom Isolinde –